#PortraitDeStartuper #50 – Olvid – Thomas Baignères @olvid_io @ThomasBaigneres cc @WAI_BNPP #Startup #FrenchTech
#PortraitDeStartuper #50 – Olvid – Thomas Baignères
Ce portrait rentre dans une série réalisée en partenariat avec le WAI (We Are Innovation) BNP Paribas qui a été créé pour accompagner toutes les entreprises qui souhaitent innover : Start-up mais aussi les ETI (Entreprises de Tailles Intermédiaires) et Grandes Entreprises. Cette identité se décline à travers des équipes, des offres et des lieux.
Comment décririez-vous votre entreprise ?
Olvid est une startup qui développe la messagerie instantanée la plus sûre du monde. La particularité d’Olvid est qu’elle ne requiert aucune donnée personnelle pour fonctionner : aucun numéro de téléphone, aucun mail, aucun nom, aucun prénom, aucune adresse, aucune date de naissance, aucun accès à votre carnet d’adresses.
Juste rien.
En ce sens, Olvid est la première messagerie à être réellement gratuite puisqu’elle n’a, par design, aucune donnée personnelle à revendre.
Avec Olvid, tout est chiffré de bout-en-bout via des protocoles cryptographiques à la puissance inégalée. Vos messages et vos pièces jointes sont systématiquement protégés. Les protocoles cryptographiques d’Olvid sont capables de garantir la sécurité de vos données même si nos serveurs se font pirater.
Olvid est donc une startup que l’on qualifie généralement de « Deeptech » dans la mesure où elle propose une innovation de rupture, radicalement différente de ce qui se faisait avant dans le monde des messageries.
Pourquoi ce choix de produit / service ?
Nous avons développé Olvid pour trois raisons :
- Sécurité : L’immense majorité des messageries implique un « tiers de confiance », matérialisé par un annuaire de l’ensemble des utilisateurs, avec lequel il est obligatoire de partager son numéro de téléphone, celui de ses contacts, voire l’intégralité de son carnet d’adresses. La conception d’Olvid est fondamentalement différente : la sécurité des échanges repose exclusivement sur la confiance que les utilisateurs se font, comme dans la vraie vie. Vous maîtrisez enfin votre carnet d’adresses. Avec Olvid, tous les échanges profitent de la même sécurité qu’une discussion réelle à huis-clos.
- Liberté : Le modèle de sécurité unique d’Olvid garantit des espaces de confiance, hermétiques aux agressions externes, qui vous isolent du bruit numérique des autres réseaux sociaux. Avec Olvid, pas de spam, pas de pub.
- Honnêteté : La plupart des messageries prétendument gratuites se financent via l’exploitation des données échangées. De vos données. Ce n’est un secret pour personne : c’est vous qui êtes au service du réseau social. Olvid a été conçue pour ne jamais avoir accès à la moindre de vos données. Olvid se finance grâce à des options payantes. Le chiffre d’affaires généré permet de garantir une qualité de service irréprochable à tous nos utilisateurs, qu’ils payent ou pas. Et le cercle est vertueux : les utilisateurs de la version gratuite donnent toute leur valeur aux options payantes. C’est gagnant-gagnant. Et on pense que ce modèle est le bon. Simple. Viable. Honnête.
Quelles sont vos ambitions, vos objectifs pour votre entreprise ?
Faire d’Olvid l’une des messageries les plus utilisées dans un milieu professionnel, mais pas seulement 😉
Comment vous décririez-vous en tant qu’entrepreneur ?
Je suis passionné par ce que nous faisons chez Olvid. Par le sujet, par le produit, par l’utilisation qui en est faite aujourd’hui. Mes cofondateurs et moi-même n’avons pas créé Olvid pour suivre le « hype » de la startup, mais bien parce que nous sommes convaincus qu’il y a une belle histoire à raconter, un produit différent à mettre entre toutes les mains. À ce titre, il est probable que je ne sois jamais un « serial entrepreneur ». Ceci étant dit, si on m’avait annoncé, quand j’étais en thèse de doctorat, que je serai un jour CEO d’une startup, j’aurai probablement éclaté de rire tellement cela m’aurait semblé improbable. Alors qui sait ce que réserve l’avenir !
Quelle est votre formation initiale ?
Je suis ingénieur de formation. J’ai ensuite fait une thèse de doctorat à l’EPFL en cryptographie (la science des codes secrets). C’est d’ailleurs en thèse que j’ai commencé à travailler avec Matthieu Finiasz, lui aussi docteur en cryptographie, qui est aujourd’hui le CTO d’Olvid. Je me suis ensuite intéressé à la mise en pratique de ces outils cryptographiques dans des produits bien réels. J’ai travaillé un moment en Belgique puis en France où j’ai rejoint la startup CryptoExperts. À l’époque, je concevais des protocoles cryptographiques nouveaux pour le compte de clients dont les problématiques ne trouvaient pas de solution « sur étagère ».
Qu’est-ce qui vous passionne ?
La technologie en général, la cryptographie en particulier, évidemment, mais pas seulement. Mes années à l’EPFL m’ont fait découvrir l’enseignement. Mon directeur de thèse accordait une grande importance à la qualité de nos interventions en cours, et je comptais bien ne pas le décevoir ! J’ai donc beaucoup travaillé pour que mes cours soient non seulement riches en enseignements, mais aussi fun que possible ! Il n’y a rien de pire qu’un cours ex cathedra de deux heures limité à un monologue connu par cœur. Enseigner, ce n’est pas seulement transmettre un savoir, c’est aussi transmettre une passion. Et je peux vous dire que ce travail que j’ai fait sur moi même me sauve aujourd’hui régulièrement la vie quand je « pitche » Olvid 😉
Quel a été votre parcours d’entrepreneur ?
C’est Pascal Paillier, CEO de CryptoExperts, qui m’a fait découvrir l’entrepreneuriat. Il avait eu l’idée géniale de laisser une grande liberté aux employés afin qu’ils puissent explorer différents domaines de la cryptographie, ses derniers résultats théoriques et pratiques, afin que nous puissions conserver ce statut « d’experts ». C’est dans ce cadre que Matthieu Finiasz et moi nous sommes penchés sur le fameux chiffrement de bout-en-bout des messageries comme WhatsApp et Signal. Ce que nous en avons vu nous a convaincu qu’il y avait mieux à faire. Nous avons passé près de deux ans de R&D pour développer ce qui constitue aujourd’hui le cœur technologique d’Olvid.
Depuis quand êtes-vous entrepreneur ?
Je pense que j’ai commencé à le devenir en 2010, à mon arrivée chez CryptoExperts. Au-delà de mon rôle technique, j’ai rapidement participé au travail important que demande la gestion d’une entreprise. Que ce soit pour les recrutements, la gestion de la trésorerie, la comptabilité, la stratégie,… Tous ces sujets étaient évidemment nouveaux pour moi !
Quelles difficultés avez-vous rencontré dans cette aventure ?
Ce serait mentir que de prétendre n’avoir rencontré aucune difficulté ! Lorsque l’on s’attaque au marché prétendument « saturé » de la messagerie, le premier challenge est de faire comprendre aux différentes parties prenantes en quoi ce que vous développez est différent et a un sens. Et pas seulement un sens idéologique ! Aussi un sens business. Au début d’Olvid, je partageais mon temps entre développement du client iOS et évangélisation. Nous avions bien compris que, dans un premier temps, l’objectif était de convaincre le monde des sachants en cybersécurité. Heureusement, la France est formidablement bien positionnée en la matière. Et nous avons rencontré bon nombre d’acteurs bienveillants, qui nous ont fait confiance, et qui nous ont aidés dans cette aventure.
D’après vous quels sont les facteurs clés de succès pour réussir dans l’entreprenariat ?
La résilience est assurément l’une des qualités les plus fondamentales d’un entrepreneur. Lorsque l’on entreprend, on prend des coups. On passe rapidement de l’exaltation à la déception. Il faut savoir profiter des bons moments, et ne pas les oublier quand on en traverse de mauvais ! L’autre aspect fondamental est de savoir s’entourer de co fondateurs sur lesquels on peut compter, aux profils complémentaires. Il faut que chacun excelle dans son rôle. De ce point de vue, j’ai eu une chance considérable 😉 En parlant de chance, il en faut aussi. Bien prétentieux celui qui pense pouvoir tout maîtriser.
Quel mode de financement avez-vous retenu pour lancer votre société ?
L’ensemble des cofondateurs a eu la chance d’avoir une vie professionnelle avant Olvid. Nous avons donc commencé sur fonds propres, ce qui nous a garanti une maîtrise totale de la société. Nous nous sommes ensuite appuyés sur les possibilités de financement proposées en France via, notamment, BPI France. Notre technologie nous a permis de gagner plusieurs concours importants en cybersécurité et en deeptech, prix souvent assortis de subventions qui nous ont permis d’avancer jusqu’à proposer aujourd’hui une offre payante à destination des entreprises, en sus de la version gratuite.
S’il n’y en avait qu’un, quel serait le point d’attention à surveiller en priorité lorsqu’on se lance dans l’aventure startup ?
Il faut être extrêmement attentif à ses utilisateurs, être en permanence à leur écoute et ne pas être aveuglé par ses propres convictions sur ce que doit être ou ne pas être le produit. On ne développe pas pour soi, mais pour les autres. C’est ainsi qu’on crée un maximum de valeur.
Il faut aussi être extrêmement attentif à la gestion de son temps. Entreprendre, c’est avant tout faire des choix, et ils sont parfois difficiles. Par nature, diriger une startup force à prendre des décisions alors qu’on n’a qu’une information extrêmement limitée. Dans de telles circonstances, on commet forcément des erreurs. Il faut les accepter avec humilité, sans se morfondre, pour en tirer des enseignements et mieux repartir.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait lancer sa propre startup ?
Il ne faut pas se tromper sur ses motivations. On ne crée pas une startup pour devenir riche (autant aller travailler pour un grand groupe avec un beau plan d’intéressement), ni pour ne plus avoir de patron (pour caricaturer, quand vous faites une messagerie, vous vous retrouvez avec des centaines de milliers de patrons !). Il faut se lancer parce qu’on a la conviction sincère d’être le meilleur pour réaliser un produit ou un service qui aura de la valeur, et qui n’existerait pas sinon. C’est un peu prétentieux ! Mais c’est dans cette conviction qu’on finira par trouver l’énergie démentielle que nécessite l’entrepreneuriat.
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