#PortraitDeStartuper #69 – Flaminem – Antoine Rizk @Flaminem @Antoine_Rizk1 #Startup #FrenchTech

#PortraitDeStartuper #69 – Flaminem – Antoine Rizk

Comment décririez-vous votre entreprise ?
Flaminem est un éditeur d’une solution logicielle innovante de lutte anti-blanchiment et financement du terrorisme. La solution est disponible en mode SaaS, et permet au secteur financier de digitaliser ses processus de diligence KYC (Know Your Customer) afin d’être en conformité avec la réglementation en la matière et de réduire considérablement ses coûts de traitement. Elle permet également aux grandes entreprises de tous les secteurs de diligenter leurs tiers conformément à la loi Sapin 2 en matière de lutte anti-fraude.

Pourquoi ce choix de produit / service ?
Flaminem a longuement été acteur dans le domaine régalien, et notamment dans la lutte anti-terroriste. Le positionnement sur la lutte anti-blanchiment et financement du terrorisme a été décidé en fonction des opportunités marché qui s’ouvraient. Nous évoluons sur un marché dynamique, tiré par une réglementation stricte assortie de contrôles rigoureux avec des pénalités importantes.  Selon les différentes études, ce marché est estimé à environ $5 Mds avec une croissance de l’ordre de 13%.

Quels sont vos ambitions, vos objectifs pour votre entreprise ?
Avec ses solutions anti-blanchiment, anti-financement du terrorisme et anti-fraude, Flaminem ambitionne de devenir à terme le leader en matière de solutions d’intégrité d’entreprises. Nous avons toutes les chances pour y parvenir car Il y a très peu d’acteurs reconnus sur ce domaine et nous offrons une solution très adaptée aux diligences des personnes morales qui révolutionne la manière dont les diligences d’entreprises sont effectuées.

Pour réaliser cette ambition, nos objectifs sont clairs : fidéliser nos clients, fidéliser nos équipes, et se doter des moyens financiers nécessaires pour être les premiers à occuper le marché et assurer une R&D de pointe. Ceci passera par une levée de fonds conséquente, et l’adhésion à nos trois valeurs fondamentales qui sont le respect, l’excellence, et le focus client.

Comment vous décririez-vous en tant qu’entrepreneur ?
Les valeurs citées plus haut me décrivent très bien ! J’attache très peu d’importance au charisme et juge par la contribution réelle. Je suis toujours conscient du fait que je serai moi-même uniquement jugé par mon bilan, car dans une petite start-up où tout est visible, les grands discours ne sauraient cacher la réalité.

Vis-à-vis de mon équipe, mes règles sont simples : partager une vision claire et donner des objectifs collectifs et individuels réalistes, faire confiance à tous les niveaux, et jouer le rôle « d’enabler » – celui qui trouve et donne les moyens d’agir, assiste et montre la façon de faire.

Quelle est votre formation initiale ?
J’ai un diplôme d’ingénieur et un Ph.D en informatique, les deux de l’Université de Sussex en Grande-Bretagne. J’ai suivi plus tard le cursus Challenge + de HEC pour les dirigeants de sociétés innovantes.

Qu’est-ce qui vous passionne ?
Tout dans la vie et l’écosystème d’une start-up me passionne. Une start-up s’élève comme tout être vivant, et on s’y attache. On est heureux quand elle réussit et malheureux dans le cas contraire. Faire partie d’une start-up c’est comme piloter un petit avion au lieu d’être passager dans un avion de ligne. On est en première ligne, on ressent les secousses et la force des éléments extérieurs, mais on apprécie le décollage et les reliefs.

Une start-up c’est également et avant tout une expérience humaine, où l’équipe est réduite et se connaît très bien. On partage les mêmes inquiétudes pour signer des nouveaux clients, et les mêmes joies lorsqu’un client est satisfait. Chez Flaminem, nous avons la chance que nos solutions soient d’une grande utilité publique ce qui procure une dimension de satisfaction supplémentaire. Notre réussite sera synonyme d’un monde plus sûr et d’une économie plus intègre.

Enfin l’écosystème des start-ups est un environnement bouillonnant de dynamisme et d’énergie. Les entrepreneurs, tout comme les fonds d’investissement et les acteurs de la sphère publique, ont le courage comme trait commun et une envie de réussir qui dépasse largement l’appât du gain.

Quel a été votre parcours d’entrepreneur ?
J’ai créé l’une des premières start-ups de l’INRIA en 1990. Elle éditait l’un des premiers logiciels hypertexte et par la suite une solution de gestion de gros volumes de documents à la norme SGML puis XML. Le terme start-up à l’époque n’était utilisé que par l’INRIA et quelques initiés à ma connaissance. L’INRIA avait à sa tête Alain Bensoussan qui avait une grande vision du rôle que pouvait jouer les start-ups dans la valorisation de la recherche, et du rôle que devait jouer l’institut à favoriser la création des start-ups. J’ai eu la chance à l’époque de bénéficier de l’assistance de l’INRIA, qui m’a hébergé quelques mois avant que les incubateurs n’existent, et de l’ANVAR (devenu Bpifrance depuis) qui m’a assisté dans l’embauche des chercheurs. J’ai vendu ma société dix ans plus tard au groupe Valoris qui a été acquis par la suite par le groupe Sopra.

J’ai recréé une deuxième start-up de l’INRIA dans la foulée, en association avec un directeur de recherche de l’institut. La société éditait une solution de gestion de métadonnées à la norme RDF. Cette deuxième start-up a été acquise par le groupe Neurones deux ans plus tard.

J’ai également créé et piloté pendant 14 ans un DESS spécialisé à l’Université d’Evry. Sans que ce soit une start-up au sens juridique, ce DESS avait tout d’une entreprise dont je reste fier. Je l’ai créé en association avec des entreprises, sur une thématique unique et porteuse d’avenir qui était l’ingénierie documentaire. Ce fut une expérience unique et innovante, les entreprises y livraient des enseignements qui apportaient une vision pragmatique, et jouissaient d’un vivier d’étudiants formés pour les stages et le recrutement. 100% des étudiants trouvaient un emploi.

Depuis quand êtes-vous entrepreneur ?
Ma première création d’entreprise date de 1990, mais les préparatifs pour sa création ont commencé un à deux ans plus tôt.

Quelles difficultés avez-vous rencontré dans cette aventure ?
Les difficultés sont nombreuses, mais heureusement je ne les connaissais pas toutes avant de créer ma première entreprise ! Pour ma part j’ai affronté tout le spectre classique des difficultés qu’affrontent les entrepreneurs : les problèmes de trésorerie, le licenciement à contre-cœur, la gestion de personnes à caractère difficile, les clients exigeants etc. Deux difficultés m’ont tout de même marqué. La première, lorsqu’un très long retard de paiement m’a obligé à préparer un dépôt de bilan alors que la société était bénéficiaire. Heureusement j’ai reçu un coup de fil d’un actionnaire 30 minutes avant le dépôt du bilan au greffe pour m’annoncer sa volonté de suivre l’augmentation du capital. L’autre difficulté était de gérer la séparation d’un actionnaire qui ne partageait pas l’affectio societatis et qui de surcroît était salarié.

D’après vous quels sont les facteurs clés de succès pour réussir dans l’entreprenariat ?
Je me garderais bien de donner une liste de do’s & dont’s sur la façon d’être un bon leader pour réussir son entreprise. Il y a autant de manières d’être un bon leader que de leaders qui ont réussi. J’ai pour ma part toujours gardé à l’esprit la règle des cinq critères pour qu’une entreprise soit viable, à savoir :

  • La viabilité technique : le produit fonctionne-t-il ?
  • La viabilité commerciale : le produit a-t-il un marché ?
  • La viabilité économique : la société a-t-elle les moyens pour atteindre son marché ?
  • La viabilité financière : la société sera-t-elle bénéficiaire si elle atteint son marché ?
  • La viabilité humaine : l’équipe a-t-elle les qualités requises ?

Quel mode de financement avez-vous retenu pour lancer votre société ?
Flaminem a eu recours au seed capital et aux aides de Bpifrance au cours de ses premières années d’existence. Elle prépare aujourd’hui sa levée Série A pour une levée à brève échéance.

S’il n’y en avait qu’un, quel serait le point d’attention à surveiller en priorité lorsqu’on se lance dans l’aventure startup ?
D’aucuns mentionnent le financement en premier, car beaucoup de start-up échouent parce qu’elles sont sous financées. Pour ma part je mettrais en avant le positionnement. Quel sera le produit, pour quel marché, quels clients, quels cas d’usage, quelle valeur ajoutée et bénéfices pour le client, etc. ?   C’est une question qui devrait obséder les entrepreneurs en permanence, afin d’ajuster leur direction en permanence quitte à effectuer un pivot si nécessaire.

Avec un bon positionnement, les clients et le financement suivront ainsi que la motivation des équipes.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait lancer sa propre startup ?
Comme au ski, allez-y ! Au pire vous ferez une chute et c’est tout sauf une honte.

Au-delà de cette règle de base :

  • Ne pas attendre à devenir parfait en théorie de la création d’entreprise avant de se lancer, mais assurez-vous des cinq critères de viabilité énumérés plus haut.
  • Passez beaucoup de temps sur l’élaboration d’un positionnement initial raisonnable comme indiqué plus haut.
  • Faites-vous accompagner par des experts pour le reste (financement, juridique, etc.)

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