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#PortraitDeStartuper – microDON – Pierre-Emmanuel Grande

Ce portrait rentre dans une série réalisée en partenariat avec le Lab RH, association 1901, qui a pour ambition et pour souhait de devenir le pôle mondial privé de compétitivité pour l’innovation RH et l’intelligence collective. Un grand merci à Alexandre Delmas de m’avoir facilité les contacts avec les startupers que vous découvrirez dans les prochaines semaines.

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Paris&Co
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Comment décririez-vous votre entreprise ?
microDON est une entreprise sociale agréée ESUS que j’ai créée en 2009 avec mon associé Olivier CUEILLE. La raison d’être de microDON est de faciliter l’engagement solidaire. Nous développons et proposons pour cela des solutions innovantes pour faciliter le don d’argent ou de temps. Avec historiquement L’ARRONDI solidaire, décliné en caisse et sur salaire, qui permet de faire un micro-don de manière simple et indolore dans des actes de la vie courante. Et depuis deux ans, avec la Plateforme de l’Engagement qui simplifie et centralise le déploiement des dispositifs de mobilisation des collaborateurs qu’il s’agisse de don de temps (bénévolat, course solidaire, mécénat de compétences…) ou d’argent (don en ligne, don sur salaire). Nous permettons de faire converger les engagements des salariés avec ceux de l’entreprise.

Pourquoi ce choix de produit / service ?
D’abord pour augmenter et diversifier les ressources des associations. Particulièrement dans ce contexte d’urgence sociale et environnementale, il fallait innover et développer des solutions pour permettre aux associations de démultiplier leur impact et toucher un nouveau public.

Ensuite parce que l’engagement solidaire prend une place de plus en plus importante dans l’entreprise. D’une part, la future génération nourrit des attentes fortes sur l’engagement et le sens au travail. En 2017, une étude du cabinet Accenture dévoilait que responsable. D’autre part, les entreprises ont pris conscience du rôle qu’elles ont à jouer, et la récente Loi PACTE les y encourage. Elles constatent par ailleurs de plus en plus les bienfaits de dispositifs solidaires : image, motivation, cohésion d’équipe… De multiples points qui impactent plus globalement la performance de l’entreprise comme a pu le démontrer l’étude d’Opinion Way sur l’engagement pluriel de 2018. Notre proposition d’un mécénat plus collaboratif offre donc une réponse à un réel besoin.

Quels sont vos ambitions, vos objectifs pour votre entreprise ?
Cette année on compte dépasser les 5 millions d’euros collectés. On espère être à 30 dans 5 ans et que ces nouvelles mécaniques de collecte portées par nous ou d’autres permettront de dépasser les 100 millions d’euros dans 10 ans…

Pour le don de temps, nous aimerions avec les acteurs de l’écosystème, le gouvernement, institutionnaliser cela, mais aussi pouvoir définir et suivre des indicateurs du nombre de salariés engagés et de leur temps donné…

Avec nos partenaires de l’écosystème solidaire, approfondir et développer le don de temps à travers la Plateforme de l’Engagement mais aussi enrichir en continu celle-ci de nouvelles fonctionnalités pour pouvoir répondre aux nouvelles attentes et besoins de nos 400 entreprises adhérentes.

Aller plus loin dans notre partenariat avec Ingenico Group pour continuer à faire grandir l’impact de L’ARRONDI solidaire pour des centaines d’associations d’intérêt général, en France mais aussi en Europe.

Plus globalement, démultiplier en France l’engagement solidaire en entreprise en facilitant toujours plus le passage à l’action via nos solutions, mais aussi dépasser les frontières pour déployer nos solutions à l’international !

Comment vous décririez-vous en tant qu’entrepreneur ?
Je me vois avant tout comme entrepreneur social. Mon objectif était de monter une organisation avec un modèle économique qui ait un impact fort. D’un point de vue humain, cela se traduit en un côté fédérateur, je cherche à rassembler autour d’une vision et d’un projet. J’ai un rôle de leader au sein de microDON mais je n’y arriverais pas sans mon partenaire Olivier CUEILLE et ses qualités de manager, et tout le reste de mon équipe.

Quelle est votre formation initiale ?
J’ai toujours été attiré par les nouvelles technologies. J’ai fait mes études en Angleterre, en faisant d’abord un Bachelor of Science à l’université de Brighton, puis de retour en France un mastère entre l’EM et Centrale Lyon dans les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication.

Dans les universités où je suis passé, ils étaient super en avance. Très vite, j’ai commencé à coder et à aimer ça. Ensuite j’ai intégré en 2005 un programme pour jeunes diplômés IMLP (Information Management Leadership Program)  chez General Electric. Tous les deux ans, tu changes de mission, pour aller d’un pays à l’autre, c’est très formateur. Puis j’ai été envoyé au Mexique, c’est là que j’ai découvert “El Redondeo” : l’arrondi.

Qu’est-ce qui vous passionne ?
L’entrepreneuriat social : c’est vraiment quelque chose que j’ai dans les tripes. Quand j’ai fondé microDON j’ai décidé que tous les actionnaires seraient solidaires, mais aussi d’innover dans le fonctionnement de la boîte : nous avons l’agrément ESUS et la certification B-CORP, ainsi qu’un mode d’organisation et de management collaboratif et décentralisé. Monter un projet au service d’un impact social fort fait tellement sens pour moi, c’était une évidence d’y consacrer ma vie.

Quel a été votre parcours d’entrepreneur ?
Après mes six mois au Mexique et ma découverte de la générosité embarquée, j’étais complètement séduit par le concept. J’ai d’abord essayé de voir si l’idée pouvait intéresser la grande entreprise américaine pour laquelle je travaillais. Ils m’ont gentiment expliqué que ce n’était pas tout à fait l’optique de mon programme… mais que je pouvais mener ça en parallèle, ce que j’ai fait.

J’ai contacté plein d’associations et je leur ai envoyé des mails en leur disant : « Il y a ça qui existe au Mexique, c’est génial, pourquoi est-ce que vous ne le mettez pas en place ? ». Je n’avais aucun retour, pas de réponse… J’ai réalisé plus tard que des petits jeunes de 20 ans qui les approchent parce qu’ils veulent changer le monde, il y en a toutes les semaines. J’ai quand même eu un ou deux retours d’ONG qui m’ont dit : « Quand tu l’as mis en place, tu nous appelles ! ». J’ai été un peu piqué au vif et je me suis dit que j’allais me lancer et le faire.

Après avoir créé une association loi 1901 pour une opération pilote, j’ai incubé mon projet chez PlaNet Finance avec le soutien de Jacques Attali. Puis en parallèle j’ai découvert l’entrepreneuriat social en lisant « 80 hommes pour changer le monde ». Cette lecture a été une révélation, j’ai tout de suite compris que ce modèle d’entreprise conciliant valeurs sociales et efficacité économique était fait pour moi. Le modèle semblait totalement utopique à l’époque, particulièrement dans un contexte de crise financière où les entreprises ne prêtaient aucunement attention à la RSE.

C’est comme ça que j’ai fondé en 2009 l’entreprise sociale microDON. Nous avons un agrément préfectoral – « entreprise solidaire et d’utilité sociale » – et cet agrément nous est donné car nous respectons un certain nombre de principes. On a des valeurs fortes comme l’encadrement de la lucrativité sur les salaires ou les dividendes, un comité éthique, une gouvernance participative…

Aujourd’hui microDON compte désormais 25 salariés, et a permis de collecter plus de 11 millions d’euros intégralement reversés à des milliers d’associations d’intérêt général. Cela représente depuis notre lancement plus de 32 millions d’actes de micro-dons, c’est une immense fierté pour toute l’équipe !

Depuis quand êtes-vous entrepreneur ?
Officiellement j’ai fondé ma start-up en 2009, mais je me suis toujours senti entrepreneur. J’ai toujours voulu créer quelque chose, j’avais plein d’idées. Mon grand-père est entrepreneur, c’est une figure qui compte beaucoup pour moi et qui m’a beaucoup influencé. Au lycée et dans mes études, je lisais un tas de revues qui traitaient des sujets d’entrepreneuriat, c’est un sujet qui m’attirait. Lorsque j’ai découvert l’arrondi au Mexique, j’ai senti qu’il y avait un potentiel, je savais qu’il fallait que je me lance.

Quelles difficultés avez-vous rencontré dans cette aventure ?
A l’époque, l’engagement solidaire se résumait le plus souvent à une fondation d’entreprise, avec une vision très verticale, qui n’impliquent aucune des parties prenantes dans les actions de mécénat. Les premières années ont donc été très difficiles, il fallait à la fois convaincre les entreprises du rôle qu’elles avaient à jouer pour notre société, et prouver à travers notre activité que mettre l’efficacité économique au service de l’intérêt général était possible.

C’était long… Les 3, 5 premières années sont compliquées et il faut s’accrocher, avoir des étoiles dans les yeux et la passion. Ce qui a été compliqué, c’est que nous avons dû créer nous-mêmes notre « marché » et l’offre. Il n’y avait pas de référentiel sur lequel se baser !

C’était particulièrement difficile dans le monde de la distribution quand je disais que je voulais développer ce projet, on me regardait gentiment en me disant : « Tu veux mettre ça en place dans la grande distribution ? Pour des associations ? Bonne chance, tu n’y arriveras jamais… »… Je me suis accroché à mon rêve et voilà. Parce qu’il faut avouer qu’en France, en général, on commence d’abord par te dire non. Mais les non te forgent, te construisent, incitent à travailler ton projet… Ça fait partie de l’apprentissage.

D’après vous quels sont les facteurs clés de succès pour réussir dans l’entrepreneuriat ?
Je vais vous partager l’un des meilleurs conseils que j’ai reçu : c’est celui d’un de mes investisseurs – sûrement le plus gros en France – c’est Mr Pôle Emploi, qui aide beaucoup les entrepreneurs parce qu’il leur permet de conserver leurs Assedic pour créer leur entreprise. J’ai assisté à une réunion où ils faisaient un parallèle avec l’immobilier, expliquant qu’il y a 3 règles : l’emplacement, l’emplacement, l’emplacement. Et dans l’entreprenariat ces 3 règles sont : le démarchage, le démarchage, le démarchage. Il y a une seule chose qui compte, c’est de réussir à vendre ton projet, à trouver quelqu’un qui va croire en toi et voir une valeur ajoutée dans ce que tu proposes.

Quel mode de financement avez-vous retenu pour lancer votre société ?
Le développement s’est reposé au départ sur la « love money » puis il y a eu plusieurs levées de fonds auprès de financeurs solidaires avec France Active, ESFIN Gestion, le Crédit Municipal de Paris entre autres. La dernière en date en 2017 de 2,7 millions d’euros a été réalisée auprès de MAIF Investissement Social et Solidaire, mais aussi IDES, géré par Esfin Gestion et le FCPR Mandarine Capital Solidaire, géré par Mandarine Gestion. Il était important et cohérent avec les valeurs portées, d’avoir du capital dit patient.

Cet alignement s’exprime dans l’attitude qui a été particulièrement bienveillante et constructive à notre égard. Nos investisseurs ont joué un véritable rôle dans la vision, l’expérimentation et donc la construction de notre nouvelle Plateforme de l’Engagement Solidaire. C’est une chance de pouvoir avoir à la fois une relation humaine et un partenariat opérationnel aussi fort avec ses investisseurs.

Aussi de manière générale, toujours en cohérence avec nos valeurs, nous avons fait le choix depuis les débuts d’adopter un modèle économique qui ne repose pas sur des commissions aux associations. A travers L’ARRONDI solidaire, 100% des sommes collectées sont reversées aux associations. microDON se rémunère uniquement sur les prestations qu’elle propose aux entreprises pour mettre en place ses solutions.

S’il n’y en avait qu’un, quel serait le point d’attention à surveiller en priorité lorsqu’on se lance dans l’aventure startup ?
Il faut absolument savoir bien s’entourer : l’entrepreneuriat est un marathon, pas une course de vitesse. Il y aura forcément des moments où on a envie de tout lâcher et il faut alors absolument savoir s’appuyer sur ses proches, sa famille, ses associés et son équipe.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait lancer sa propre startup ?
Je pense qu’il faut être patient et persévérant parce que ça peut prendre beaucoup, beaucoup de temps. Ensuite, il faut être pragmatique et toujours tester son idée avant même de créer une boîte ou de concevoir son logo. Il n’y a pas besoin de beaucoup de moyens pour ça.

Site internet
https://www.microdon.org
https://www.larrondi.org

Linkedin
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Twitter
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Vous pouvez retrouver ce livre blanc en téléchargement gratuit sur l’ensemble des plateformes ci-dessous : logo-slideshare logo-calaméo logo-scribdlogo-youscribe logo-wobook  _____________________________________________________________________________

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#PortraitDeStartuper #77 – microDON – Pierre-Emmanuel Grange par Sébastien Bourguignon
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Rappel des précédents #PortraitDeStartuper

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#PortraitDeStartuper #76 – Linkee – Julien Meimont par Sébastien Bourguignon
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