[100 #PortraitDeStartuper] Extrait – Olivier Mathiot – Rakuten PriceMinister
100 #PortraitDeStartuper – Extrait – Olivier Mathiot – Rakuten PriceMinister
« La France est la nouvelle nation start-up » s’émerveillait récemment un grand ponte de l’économie américaine. Il a fallu qu’un Américain l’exprime haut et fort pour que les Français le réalisent eux-mêmes : les start-up françaises ont du talent.
Il a fallu qu’un Américain parle de l’Ile de France comme d’une « nouvelle Silicon Valley », pour que l’on s’aperçoive que non, la France n’est pas un environnement hostile aux entrepreneurs. Dans notre pays, il suffit de quelques heures pour créer son entreprise. Les têtes pensantes, bien formées, y sont nombreuses. La fiscalité sur la R&D est l’une des plus favorables au Monde. Et depuis quelques années, il existe même une association, France Digitale (www.francedigitale.org), que j’ai l’honneur de co-présider, pour mieux faire porter leur voix. Depuis ce poste d’observation, c’est tout un continent que l’on aperçoit. Dans la nation start-up française, la croissance est de 50% par an, les emplois se créent par milliers et 93% de ces embauches se font en CDI (Baromètre EY – France Digitale). Ce sont donc des dizaines de success stories à la française que l’on peut relater. Cet ouvrage reviendra sur quelques-unes. Pour ma part, je me suis dit qu’il serait plus enrichissant de parler de notre écosystème et de partager quelques pensées sur la façon dont il a évolué depuis 15 ans (déjà ?!), par rapport à l’époque où je lançais avec une quatre associes ce qui allait devenir PriceMinister.
La start-up, c’est chic. En 2001, l’entrepreneur du web avait pour principales qualités beaucoup de courage, un peu de culot et la capacité à manger des spaghettis au beurre pendant plusieurs semaines. La crise financière de 2008 a durablement marqué les mentalités des jeunes générations et façonné une autre vision de l’entrepreneuriat. La figure de l’entrepreneur, créateur de richesses, générateur de « bon » risque, a remplacé la figure du trader, destructeur de richesses, générateur de « mauvais » risque. Diplômées ou non, les jeunes générations n’ont jamais connu que des taux de chômage à deux chiffres et savent que la forme la plus certaine de protection sociale, c’est de créer son propre emploi. Les têtes pensantes des Grandes Ecoles françaises ont réduit leur engouement pour les cabinets de conseil en stratégie et les salles des marchés des grandes banques.
La data, nerf de la guerre. Lors des précédentes révolutions industrielles, le moteur fut l’accumulation du capital. Nous vivons une révolution industrielle dont le moteur n’est plus l’accumulation du capital mais l’accumulation de la data, de l’information. Quand PriceMinister fut lancé, en 2001, il n’y avait ni Internet Haut Débit, ni Facebook et l’ordinateur portable tout comme le téléphone mobile étaient encore considérés comme des produits élitistes. En 15 ans, la digitalisation de notre Monde a généré des flux considérables d’information et de « data », notamment grâce à la progression de la puissance informatique explicitée par la fameuse « loi de Moore ». La puissance des start-up réside désormais dans leur capacité à générer, acquérir et exploiter les data. N’importe quelle start-up avec un bon algorithme peut détrôner un géant de son secteur, solidement installé sur une masse de capital accumulée au fil des siècles. Les exemples les plus emblématiques sont aujourd’hui ceux des places de marché ou plateformes dont le dénominateur commun consiste à mettre en relation directe l’offre et la demande sur presque tous les marchés historiques. A titre d’illustration citons Blablacar dont l’offre de covoiturage concurrence les transports longue distance; ou encore Airbnb, dont la plateforme a fait vaciller des groupes hôteliers longtemps considérés comme les valeurs boursières les plus sures de la planète. L’accès à cette data, souvent réglementé, pose à terme la question du modèle de société que nous voulons pour demain.
« It’s the community, stupid. » Les start-up font émerger de nouveaux modes de production et de consommation. Ces modes de production et de consommation sont basées sur l’interaction, formant désormais une économie dite « collaborative » ou « participative ». La relation entre le consommateur et le producteur est brouillée : le consommateur livre des informations personnelles en échange d’un service et ces informations servent ensuite à offrir un autre service. L’usage devient plus fort que la possession (comme nous l’avions pressenti en lançant la place de marché PriceMinister il y a 15 ans !), mettant ainsi fin à un autre pilier de la Première Révolution Industrielle. Dans cette nouvelle Révolution Industrielle du numerique, les start-up inventent de nouvelles formes de travail et de revenu, elles offrent un nouveau modèle de société, plus agile. Pour la génération de start-up à venir, les nouvelles organisations, les nouveaux modes de production et de consommation ouvrent des perspectives folles er inspirantes : altius, citius, fortius.
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Olivier Mathiot est le co-fondateur de PriceMinister, place de marché sur Internet lancée en 2001 puis vendu au groupe japonais Rakuten en 2010. PriceMinister emploie aujourd’hui 250 salariés en France et Olivier en est le Président depuis 2014. Il est également un Business Angel, accompagnant une quinzaine de start-up innovantes. En 2012, il a été l’un des porte-paroles du mouvement des Pigeons, puis a participé en 2013 au Assises de l’Entrepreneuriat organisées par le Gouvernement.
Site internet : http://www.priceminister.com
LinkedIn : https://fr.linkedin.com/in/olivier-mathiot-9b9109
Twitter : https://twitter.com/oliviermathiot
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