#PortraitDeStartuper #29 – Dianosic – Philippe Bastide @Dianosicfrance @PhilippeBastid1 #Startup #FrenchTech

#PortraitDeStartuper #29 – Dianosic – Philippe Bastide

Comment décririez-vous votre entreprise ?
Dianosic est une startup située à la frontière des Medtechs et des Biotechs qui développe des solutions innovantes en ORL. La société, cofondée à 3 en 2017, s’intéresse au traitement des épistaxis (saignements intranasaux), à la rhinite chronique et à la sinusite chronique.

Pourquoi ce choix de produit / service ?
A l’origine de la création de la société se trouve un chirurgien ORL ayant identifié des besoins médicaux insuffisamment bien couverts dans ces affections. Il s’est intéressé de près aux solutions qui pourraient être proposées pour mieux répondre à ces besoins.

Quels sont vos ambitions, vos objectifs pour votre entreprise ?
Notre premier produit « CAVI-T », indiqué dans le traitement des épistaxis, a obtenu son marquage CE en février 2020. Celui-ci marque le commencement de nos activités commerciales, principalement orientées vers les chirurgiens ORL et les urgentistes. Nous avons la volonté de nous développer à l’international, y compris aux États-Unis où notre produit est enregistré depuis mi-2020 auprès de la FDA (Food & Drug Administration). Le marché est de taille relativement importante (environ 500 M€), mais sans commune mesure avec les énormes marchés auxquels nous allons nous attaquer ensuite, dont la rhinite chronique en 2025 (marché adressable d’environ 4 milliards d’€). Viser ces marchés nous fera entrer dans une autre dimension en termes de chiffre d’affaires. In fine, nous souhaitons que dianosic devienne une référence Européenne dans le domaine des solutions ORL.

Comment vous décririez-vous en tant qu’entrepreneur ?
Je pense que comme beaucoup d’entrepreneurs, j’aime la prise de risque et l’innovation. L’idée de créer quelque chose d’utile et qui perdure dans le temps est un moteur fort au quotidien.

Quelle est votre formation initiale ?
Je suis un pur produit de l’Université française. J’ai étudié l’économie à La Sorbonne, et me suis spécialisé en économie de la santé.

Qu’est-ce qui vous passionne ?
J’aime être dans l’action. Réussir à convaincre et embarquer les gens dans un projet commun. Être dans le « dépassement de fonction » pour construire en partant de quasi rien. L’entrepreneur, surtout au démarrage, fait un peu tout dans la startup. Les choses se structurent progressivement et c’est là qu’il faut savoir passer la main pour se concentrer sur les tâches où notre valeur ajoutée sera la plus importante. Sur un plan personnel, je suis un grand fan de cuisine et de montagne. Le must pour combiner les deux : La Bouitte à côté de Val Thorens… 😉

Quel a été votre parcours d’entrepreneur ?
C’est le parcours « classique » de l’entrepreneur qui fait sa crise de la quarantaine et souhaite changer de vie après un beau parcours dans des multinationales Pharma et Medtech. La plupart ne sautent pas le pas à cet âge-là (j’avais plus de 45 ans…) compte tenu du niveau de risque. Quelques autres si, et je fais partie de ceux-là. Absolument sans aucun regrets…au contraire

Depuis quand êtes-vous entrepreneur ?
En fait, je pense avoir cela en moi depuis toujours. Malheureusement, on n’est souvent pas suffisamment à l’écoute de nous-même, et j’ai laissé ça enfoui en moi pendant très (trop ?) longtemps. Un ancien collègue chez Johnson & Johnson m’a mis un jour la puce à l’oreille lorsqu’il m’a dit : « tu devrais prendre un poste business ». J’étais à cette époque sur une fonction support (Market Access). Cela a agi comme un révélateur….

Quelles difficultés avez-vous rencontré dans cette aventure ? D’après vous quels sont les facteurs clés de succès pour réussir dans l’entreprenariat ?
Dans les Medtechs, on retrouve beaucoup de difficultés d’ordre réglementaires. L’évaluation des dispositifs médicaux permettant d’aboutir à leur autorisation de mise sur le marché s’est durcie considérablement. Tout est plus long, plus complexe et donc plus coûteux. Beaucoup de startups ne survivent pas. C’est un peu le prix à payer pour un changement de paradigme : le passage de la notion de « perte de chance » pour le patient à celui du « principe de précaution ». On le voit bien avec le débat actuel sur le vaccin AstraZeneca : on oublie me semble-t-il que le plus important reste le rapport bénéfice-risque d’un produit. Aucun produit de santé ne sera jamais dénué d’effets indésirables potentiellement graves, même ceux qui semblent a priori les plus sûrs.

Quel mode de financement avez-vous retenu pour lancer votre société ?
Nous avons démarré sur nos propres deniers, puis avons levé de l’argent grâce à des business angels. Nous avons été lauréats d’i-Lab 2019, un concours d’innovation organisé par le Ministère de la Recherche et de l’Innovation et la Banque Publique d’Investissement (BPI), ce qui nous a permis d’obtenir une belle subvention. Des subventions régionales (Grand Est) nous ont aussi permis de nous développer. Enfin, je ne serais pas complet si je ne mentionnais pas les prêts bancaires que nous avons obtenus.

S’il n’y en avait qu’un, quel serait le point d’attention à surveiller en priorité lorsqu’on se lance dans l’aventure startup ?
L’idée. Dans les Medtechs, je me méfie comme de la peste des idées nées dans la tête d’un ingénieur. Il est important que l’identification du problème, et donc du besoin, vienne des professionnels de santé. L’ingénieur est là pour mettre en musique et challenger.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait lancer sa propre startup ?
Discutez avec votre entourage très proche. Le (la) partenaire de vie est clé… Ensuite, foncez. Si vous comparez la colonne des plus et la colonne des moins, il ne suffira que d’un item dans cette dernière pour ne pas vous jeter à l’eau. On trouve toujours un prétexte pour ne pas y aller : N’est-ce pas trop risqué ? Quid de mon équilibre familial ? Et la perte de revenu à mon âge vs mon job dans la multinationale ? Et si ça ne marche pas, serais-je toujours employable ? Etc etc. Lancez-vous, vous ne le regretterez pas. Le sentiment d’accomplissement comme entrepreneur est juste incomparable.

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