#PortraitDeStartuper #85 – Gifts for Change – Alexis Krycève @_GiftsforChange @alexiskryceve #Startup #FrenchTech

#PortraitDeStartuper #85 – Gifts for Change – Alexis Krycève

Comment décririez-vous votre entreprise ?
Gifts for Change est un projet à la fois innovant et engagé : nous proposons aux entreprises de financer de grandes causes sociales et environnementales par le biais d’objets de communication et d’accessoires éco-responsables.

Nous designons et fabriquons par exemple des bracelets, porte-clés, badges, étiquettes de bagages en bois, tote bags en coton bio, articles de papeterie en papier recyclé etc… personnalisés aux couleurs de nos clients, et dont une partie du prix est reversée à des projets associatifs.

Ce concept que nous avons créé et portons, l’Engagement Par l’Objet, cherche ainsi à tracer une nouvelle voie sur un secteur, celui de la communication par l’objet, qui engendre un très fort impact environnemental avec aujourd’hui plus de 80% de produits originaires d’Asie et une très forte part d’objets en plastique et électronique importés.

Au contraire, nos objets sont éco-responsables, en matériaux biodégradables, issus de sources renouvelables, fabriqués en France par des ouvriers en situation de handicap.

Les entreprises utilisent ainsi l’objet comme un support et un outil de rayonnement pour leurs engagements et leur politique RSE.

Nous sommes une entreprise utopiste et pragmatique à la fois, et portons des convictions et solutions qui correspondent bien à notre époque : fabrication locale, sens, utilité sociale, réponse à la crise environnementale, création de lien avec ses clients et collaborateurs… La crise du COVID semble avoir encore plus mis ces enjeux au premier rang des préoccupations.

Pourquoi ce choix de produit / service ?
Le secteur de la communication par l’objet est très conséquent : 1,2 milliard d’euros en France. C’est le 4ème média préféré des annonceurs. Mais il engendre des externalités sociales et environnementales très fortes, qu’on ne peut plus se permettre. Il a fortement besoin de se réinventer.

Par ailleurs, les entreprises et les marques sont de plus en plus prêtes à s’engager, mais elles cherchent des solutions alternatives performantes, séduisantes, ROIstes, simples.

L’Engagement par l’Objet en est une : elle permet de transformer quelque chose qui peut paraître superflu (les « goodies ») en quelque chose d’extrêmement utile. Cette idée de transformer le futile en utile est au cœur de notre projet.

Quels sont vos ambitions, vos objectifs pour votre entreprise ?
Nous ambitionnons de définir et imposer un nouveau standard, et entraîner une accélération de la transformation de notre secteur, qui a été entamé, pour l’instant trop timidement à notre goût.

Nous nous donnons les moyens, notamment grâce à une récente levée de fonds, de croître car il importe pour nous d’atteindre une taille significative pour d’une part, peser dans notre secteur, mais aussi et surtout accroître notre impact. Nous espérons pouvoir reverser 1 million d’euros par an à nos partenaires associatifs d’ici 2025.

Comment vous décririez-vous en tant qu’entrepreneur ?
Difficile de répondre pour soi-même ! Je dirais que je suis ambitieux, réfléchi, engagé mais pas sectaire : j’essaie de rester ouvert car je crois que chaque entreprise a un rôle à jouer pour accélérer la transition sociale et environnementale urgentissime.

Quelle est votre formation initiale ?
J’ai fait HEC et une spécialisation en entrepreneuriat (HEC Entrepreneurs) en dernière année.  Ma scolarité à HEC m’a donné l’opportunité de faire un voyage humanitaire au Népal en fin de première année, qui a été une expérience très marquante.

Qu’est-ce qui vous passionne ?
L’entrepreneuriat et l’engagement. J’ai l’habitude de dire qu’être entrepreneur social c’est la passion « au carré » : la passion d’entreprendre x la passion de « changer le monde ».

J’ai aussi d’autres passions comme : mon rôle de papa, la cuisine, les grands singes et plus généralement la question de l’intelligence animale, l’astronomie… Tout ce qui questionne notre prétendue « unicité » ou supériorité en tant qu’espèce humaine.

Quel a été votre parcours d’entrepreneur ? Depuis quand êtes-vous entrepreneur ?
A la sortie d’HEC, j’ai eu la chance de rejoindre tout de suite Tristan Lecomte qui avait monté Alter Eco, la marque de commerce équitable. J’en ai été cofondateur et DG jusqu’en 2008. Ensuite j’ai participé à la création de PUR Projet, une autre entreprise sociale qui s’est spécialisée dans le développement de projets de reforestation communautaires à travers le monde. J’ai ensuite créé mon agence de conseil en stratégie RSE en 2009 (HAATCH, www.haatch.fr) et Gifts for Change (www.giftsforchange.fr) en 2014.

Cela va bientôt faire 20 ans que je suis entrepreneur social… déjà !

Quelles difficultés avez-vous rencontré dans cette aventure ?
J’ai dû en connaître plein, mais je les oublie en général dès le lendemain. Comme tous les projets entrepreneuriaux, il a fallu chercher la voie, pivoter plusieurs fois, faire beaucoup avec peu de moyens, vivre avec les yeux rivés simultanément sur le développement commercial et la trésorerie, digérer les échecs commerciaux, recruter et fidéliser une équipe de professionnels de haut niveau partageant des valeurs communes fortes…

Je crois que le job d’un entrepreneur c’est justement d’aller de difficulté en difficulté et de créer un collectif le mieux armé possible pour les surmonter.

Mais je dirais que les plus grands challenges sont généralement d’ordre humain : le management, la relation avec ses partenaires …

D’après vous quels sont les facteurs clés de succès pour réussir dans l’entreprenariat ?
L’humilité (savoir reconnaître le plus vite possible qu’on s’est trompé), l’honnêteté (lire les feedbacks de ses clients et les signaux faibles sans chercher à se raconter des histoires), la persévérance bien sûr, le pragmatisme (se concentrer sur les actions réellement utiles), l’anticipation (avoir toujours 2 coups d’avance), la force de conviction.

Quel mode de financement avez-vous retenu pour lancer votre société ?
Au départ j’ai réuni un peu de « love money » auprès de quelques copains d’école et j’ai rapidement procédé à un emprunt en crowdfunding sur la plateforme blue bees. J’ai aussi obtenu un prêt d’honneur du Réseau Entreprendre Paris. Ces 3 leviers cumulés m’ont permis de réunir un peu moins de 100.000€ avec lesquels j’ai financé les 18 premiers mois de notre activité.

S’il n’y en avait qu’un, quel serait le point d’attention à surveiller en priorité lorsqu’on se lance dans l’aventure startup ?
Le cash !

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait lancer sa propre startup ?
De se demander si on est vraiment fait pour ça : Il y a une espèce de « romantisme » de l’entrepreneuriat, toute une hagiographie à la gloire de l’entrepreneur.e, et une idée selon laquelle tout le monde peut, voire doit être entrepreneur. Je ne partage pas cet avis. Même s’il y a des profils d’entrepreneur.e.s varié.e.s, il y a des constantes : c’est un effort de très longue haleine, il faut aimer vivre un ascenseur émotionnel permanent, il faut accepter l’idée que la frontière avec la vie personnelle est difficile à établir, surtout les premières années, il ne faut pas aspirer à la sécurité ou à la routine. C’est à vous de prendre les décisions, et personne ne peut faire votre job à votre place. Vous vous sentirez seul.e, souvent.

Mais bien sûr, pour celles et ceux qui ont le goût de l’indépendance, qui veulent façonner une petite partie de monde à l’image de celui qu’ils voudraient voir advenir, qui aiment les sensations fortes, qui aiment emmener un collectif de femmes et d’hommes et tenter d’imposer une nouvelle voie : il n’y a pas plus belle aventure.

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Sites
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