#PortraitDeStartuper – LUDO-VIC – Jacques-Olivier Amberg #Startup #FrenchTech

#PortraitDeStartuper – LUDO-VIC – Jacques-Olivier Amberg

Ce portrait est réalisé en partenariat avec l’accélérateur Santé – Prévention dans le BTP, spécialiste de l’accélération de l’innovation, Impulse Partners accompagne les dirigeants de grands groupes, de PME et de start-up innovantes dans les secteurs de la construction, de l’énergie et de l’aéronautique : open innovation, transformation numérique, innovation collaborative… Un grand merci à Stephanie Bigeon-Bienvenu pour son aide dans le relais du projet auprès des startups de l’accélérateur.

Comment décririez-vous votre entreprise ?
La société LUDO_VIC a pour devise : « Quels que soient votre langue maternelle et votre niveau de scolarité, apprenez les bases de n’importe quels concepts : une nouvelle langue, des gestes de sécurité, des comportements civiques, etc… ».

Nous sommes un éditeur de contenus de e-Learning multilingues, qui lèvent la barrière de l’écrit et celle de la langue nationale.

Pourquoi ce choix de produit / service ?
La genèse de cette société remonte à la naissance de mon troisième enfant, Victoria, qui vient de fêter ses 18 ans. Contrairement à mes 2 autres garçons, j’ai décidé de m’adresser en anglais à Victoria dès le jour de sa naissance, et sa mère lui parlait en français. Ce qui fait qu’à l’âge de 4 ans, elle est entrée à la section britannique du Lycée International de Saint Germain en Laye. Quand elle a commencé à écrire vers 5-6 ans, elle a fait des fautes d’orthographe « traditionnelles » ( girafe en français, giraffe en anglais ). Comme je suis ingénieur en informatique, je lui ai créé un « pictionary » de 900 mots en 14 langues. Après avoir montré ce produit aux directeurs des 14 sections linguistiques du Lycée International, j’ai créé VICSGAMES ( « les jeux de Victoria » ) qui est devenue « LUDO-VIC » ( Ludo = je joue en latin ) car mes prospects gouvernementaux en France ne voulaient pas d’un nom de société à consonance anglaise !

En fait, la genèse remonte à encore plus loin, puisqu’n 20 ans de carrière comme chasseur de têtes à l’international, j’ai appris deux leçons :
1 – savoir communiquer dans la langue de l’autre
2 – l’importance du non-verbal dans la communication

Donc Ludo-Vic explique des éléments de concepts en les contextualisant grâce à des animations 3D mettant en scènes les personnages Ludo et Vic, conçus pour ne stigmatiser aucune population, et pour promouvoir l’égalité des sexes. Ces personnages expliquent ces éléments à l’oral, dana la langue maternelle de l’apprenant.

Quels sont vos ambitions, vos objectifs pour votre entreprise ?
Une de mes leitmotiv, c’est « tant que ce n’est pas de la physique nucléaire », Ludo-Vic peut expliquer les concepts dans toutes les langues de la terre ( environ 6000 ), qu’elles aient un alphabet ou pas, dans les différentes langues des signes. Il ne faut pas oublier que certaines langues communément parlées dans le monde ont beaucoup moins de vocabulaire que le français ou l’anglais.

Ludo-Vic va se concentrer sur des sujets de communications génériques, qui trouvent un écho dans nombre de pays. L’exemple le plus parlant sur lequel nous travaillons aujourd’hui est la sensibilisation à la lutte contre les punaises de lit !

Une fois que nous aurons créé ces contenus en français, anglais, turc, tamoul, wolof, peul, pachtoun, dari, érythréen, etc… pour le marché français, il suffira de rajouter une langue, par exemple l’allemand pour que le marché allemand s’ouvre à nous !

Comment vous décririez-vous en tant qu’entrepreneur ?
J’ai commencé ma carrière d’entrepreneur à l’âge de 30 ans, après avoir passé 5 ans dans des structures multinationales. J’y ai évolué très rapidement, en atteignant le « plafond de verre » que rencontre ceux dont les dents raclent par terre quand ils sont trop jeunes. J’ai donc décidé de créer un cabinet de chasseurs de têtes international, car je venais d’utiliser leurs services dans mon dernier poste, et j’avais compris les rouages du métier, tout en ayant la crédibilité du « jeune loup » que tous mes clients me demandaient de trouver !

Ce cabinet a rapidement ouvert des filiales dans différents pays en Europe, qui recrutaient ces « locomotives » que constituaient les tandems « super commercial & super consultant » pour ne nombreuses sociétés hightech américaines partant à la conquête de l’Europe. Nous avons aussi participé à l’éclosion de plusieurs start-ups en France, en Belgique en Suisse, en Asie car nous apportions notre savoir-faire en recrutement de ces locomotives.

Je suis donc un « serial entrepreneur » qui ne s’intéresse qu’à des projets multinationaux !

Quelle est votre formation initiale ?
Mon père était ingénieur du pétrole, j’ai ainsi vécu en France, à Madagascar, en Algérie, en Australie, au Canada, aux Pays-Bas, en Belgique, aux Etats-Unis. En Australie, alors que j’avais 14 ans et que j’avais suivi des cours par correspondance pendant plusieurs années, mon père m’a dit « tu seras un ingénieur mon fils », et nous sommes rentrés en France pour que j’entre au Lycée. Après Math Sup et Math Spé, j’ai pu choisir, en tant que major du concours des écoles nationales d’ingénieur, entre plusieurs sujets. J’ai intégré l’ENSIMAG à Grenoble, alors classée la meilleure école en informatique, mais surtout parce que j’adorais skier !

Je suis entré « Major » et sorti « Marié » ( j’avais gagné la coupe de ski du championnat des élèves, ce qui a suscité l’intérêt d’une collègue élève-ingénieure de ma promo…).

Mon service militaire dans un service informatique, en tant qu’élève officier de marine au Collège d’Instruction Naval de Saint Mandrier près de Toulon, m’a confirmé dans l’idée que l’informatique c’était bien, mais que je ne voulais pas y passer ma vie. Donc je suis parti pour un MBA à UCLA afin d’élargir mes horizons.

Qu’est-ce qui vous passionne ?
Faire passer des messages à des publics qui ont soif de savoir. C’est pour cela que mon passage éclair en tant que prof de maths dans l’Education Nationale de 2013 à 2014, pour ne pas « mourir idiot », a été extrêmement enrichissant sur le plan personnel, malgré un passage aux urgences d’un hôpital parisien pour violences psychiques de la part des élèves d’un collège classé « violent », mais m’a totalement éloigné des élèves de collèges qui d’une façon générale ne s’intéressent pas aux sujets qui leurs sont enseignés. Cette constatation n’est pas propre aux maths, j’ai recruté plusieurs ex-enseignants, dont des agrégés d’anglais, des professeurs d’espagnol, qui ont quitté l’enseignement sans regret.

En fait, c’est la sensation de victoire, le succès que l’on ressent lorsqu’on comprend que le message est passé. J’ai fait partie de la caste dorée des vendeurs de progiciels avec des salaires pharamineux, car nous vendions des « concepts » et pas des machines.

En conclusion, ce qui me passionne, c’est que mes talents soient reconnus, qu’ils aient une incidence financière ou pas.

Quel a été votre parcours d’entrepreneur ?
Je pense que la génétique y est pour quelque chose, car mes ancêtres ont pratiquement tous été leurs propres patrons.

Je me décrirai comme un entrepreneur par mimétisme, créant un cabinet de chasse de têtes après avoir vu comment cela fonctionnait chez le prestataire que j’ai employé pour créer mon équipe lors de ma dernière année de mon salariat en 1987.

Puis en aidant des sociétés de capital-risque à trouver les dirigeants des sociétés de leurs portefeuille, je pouvais aussi jouer à ce jeu-là, à une échelle plus modeste, en tant que « business angel » depuis 1995.

En enfin en 1986, j’ai trouvé l’idée autour de laquelle j’ai pu bâtir une n-ième société, avec un concept qui, cette fois ci, était « scalable » à l’international sans que je crée au sein de cette société, ses futurs concurrents – ce qui est propre à toute société de service.

Depuis quand êtes-vous entrepreneur ?
Déjà enfant j’adorais construire des choses en Lego, puis en Meccano, puis en bois dans l’atelier de mon grand-père. En classe préparatoire aux grandes écoles, je voulais intégrer les Ponts & Chaussées pour continuer à construire du tangible, la vie en a décidé autrement, je construits des logiciels !

A cette dimension se rajoute un certain anarchisme, que l’on retrouve chez d’autres alsaciens ( ni français ni allemands …), ce qui fait qu’avoir des patrons que je ne vénérais pas m’a poussé vers l’indépendance, mener sa propre barque….

Quelles difficultés avez-vous rencontré dans cette aventure ?
La principale difficulté que je rencontre depuis près de 15 ans avec l’idée de communiquer dans la langue de l’autre, c’est qu’en France, il n’y a que le français qui compte, et que peu de décisionnaires manient couramment une autre langue, d’où leur peur de s’aventurer sur ce terrain-là.

J’entends encore très régulièrement, à propos des publics à éduquer : « mais ils n’ont qu’à apprendre le français ». C’est peut-être une des causes du communautarisme qui mine la société française.

Une autre difficulté est liée à « l’innovation sociale » que représente Ludo-Vic. Si j’avais été dans l’opto-électronique, j’aurai déjà levé des fonds et explosé la compétition !

En France, l’innovation sociale passe par le monde des associations de quartiers, qui développent des solutions intéressantes, mais ne dépassent jamais le niveau local. Si une association qui enseigne (par exemple) les bases du français aux populations allophones avait une solution miracle, « ça se saurait » ! Et pourtant, l’Etat, les collectivités locales, dépensent des sommes folles en subventions à ces associations…

D’après vous quels sont les facteurs clés de succès pour réussir dans l’entreprenariat ?
Au départ, soit être riche, soit être dans un couple où au moins l’un des deux a un salaire qui tombe tous les mois
La volonté de réussir, voire l’entêtement, savoir rebondir en apprenant de ses échecs.

Quel mode de financement avez-vous retenu pour lancer votre société ?
Autofinancement.

Je pense être victime d’une certaine forme de « jeunisme », mon cercle d’amis n’est pas orienté « crowd-funding » (j’ai essayé), quant aux fameux « Friends, Fools and Family », mes changements de pays fréquents ont fait que ces cercles sont en fait plutôt restreints.

S’il n’y en avait qu’un, quel serait le point d’attention à surveiller en priorité lorsqu’on se lance dans l’aventure startup ?
Étude de marché, jusqu’à interviewer des acheteurs potentiels.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait lancer sa propre startup ?
« Connais-toi toi-même », le « GNOTHI SEAUTON » affiché sur le fronton du temple de l’oracle de Delphes. Avant de vouloir connaître son avenir, il faut savoir qui on est !

Linkedin
https://www.linkedin.com/in/jack-amberg-23b18512/

Sites
http://www.ludo-vic.com

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