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#PortraitDeStartuper – Syllabs – Claude de Loupy

Ce portrait rentre dans une série réalisée en partenariat avec le WAI (We Are Innovation) BNP Paribas qui a été créé pour accompagner toutes les entreprises qui souhaitent innover : Start-up mais aussi les ETI (Entreprises de Tailles Intermédiaires) et Grandes Entreprises. Cette identité se décline à travers des équipes, des offres et des lieux. Merci à Myriam Beque Responsable du développement de l’innovation dans la filière entreprises de la Banque de Détail et responsable du WAI.

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Paris&Co
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Comment décririez-vous votre entreprise ?
Initialement Syllabs est un laboratoire de recherche en sémantique, créé en 2006 avec mon associée Helena Blancafort. En 2019 nous figurons parmi les leaders mondiaux en production automatique de contenus multilingues.

Un véritable pivot dans notre stratégie, sous tendu par plus de 10 ans de recherche. L’étape décisive étant la mise au point, en 2011, d’une solution d’IA qui crée et transforme de la donnée en texte, ce que nous appelons chez Syllabs des « moteurs de rédaction ». Ceux-ci ont été rapidement adoptés par de grands médias nationaux, puis par d’autres secteurs ayant de forts enjeux de production de contenu.

A ce jour, Syllabs est le 1er fournisseur de textes rédigés automatiquement pour les médias français et leader sur la rédaction automatique d’annonces pour le secteur Immobilier. Techniquement nous pouvons concevoir des moteurs de rédaction pour tout type de secteur et de besoin éditorial.

L’entreprise – basée à Paris et à Nantes – compte plus de 20 collaborateurs et réunit des expertises humaines de très haut niveau : data-scientists, ingénieurs linguistes, ingénieurs informaticiens, scénaristes…

Pourquoi ce choix de produit / service ?
Alors que nous étions déjà reconnus comme des experts en sémantique et que nous disposions d’outils de text mining, certains clients nous ont demandé si nous étions en capacité de produire automatiquement des textes. Nous avons alors étudié le besoin, le marché, la faisabilité technique… Avec l’explosion des services on-line, nous en avons déduit que certains secteurs allaient devoir déployer des stratégies digitales et proposer des services et des contenus plus riches et spécifiques pour le web… et puis nous nous sommes lancés !

Les débuts furent difficiles car nous étions parmi les premiers au monde sur ce marché. Heureusement, nous avions d’autres technologies qui nous permettaient alors de maintenir notre équilibre économique. Finalement, ces dernières années nous ont confortés dans nos choix. Aujourd’hui, la production automatique de contenu est le cœur d’expertise de Syllabs. C’est formidable… et toujours aussi passionnant !

Quels sont vos ambitions, vos objectifs pour votre entreprise ?
Aujourd’hui, le marché de la production automatique de contenu est en très forte expansion, et Syllabs est depuis plusieurs années connue et reconnue dans ce domaine. Nous sommes depuis les débuts dans une position de leader technologique – avec plusieurs premières mondiales à notre actif, dont le suivi en temps réel d’élections nationales au niveau municipal. Notre challenge au quotidien est de maintenir ce leadership technologique.

Aujourd’hui, Syllabs est le 1er fournisseur de textes rédigés automatiquement pour les médias français et est leader sur la rédaction automatique d’annonces pour le secteur Immobilier avec notre solution dédiée « Syllabs Immobilier ». Nous sommes en phase de conquête du marché européen sur ces deux offres leader et dans le même temps nous nous déployons sur d’autres secteurs tels que le sport, la bourse, le tourisme, pour lesquels il y a une véritable demande, et des réponses spécifiques à apporter que ce soit pour les médias, les sites spécialisés ou encore les sites d’e-commerce qui diversifient de plus en plus leurs contenus…

Comment vous décririez-vous en tant qu’entrepreneur ?
L’une de mes qualités est ma capacité de penser en termes d’innovation. Cela nous a permis de constituer un ensemble technologique qui, à notre connaissance, est unique au monde. Mais c’est aussi l’un de mes défauts et il a été nécessaire de me discipliner pour transformer une innovation technologique en produit et donc penser d’abord aux besoins utilisateurs et non aux moyens technologiques.

C’est un parcours initiatique très intéressant.

Quelle est votre formation initiale ?
J’ai une formation d’ingénieur-docteur en informatique appliquée au traitement des langues. Je fais cela depuis 1994 et n’ai aucune envie de changer !

Qu’est-ce qui vous passionne ?
À la base, le fonctionnement de l’intelligence humaine a toujours été une interrogation pour moi. C’est ce qui m’a dirigé vers l’intelligence artificielle. Elle est un moyen de comprendre comment fonctionnent nos cerveaux. Au cœur de cela, les langues sont l’une des formes les plus complexes de représentation externe de l’intelligence humaine. Travailler sur ce matériau est pour moi une véritable passion et j’ai la chance d’avoir pu en faire mon travail.

Quel a été votre parcours d’entrepreneur ?
Jusqu’à 35 ans, je n’avais aucune intention de créer une entreprise et considérais même qu’il fallait être fou pour s’embarrasser d’une entreprise alors que je pouvais m’épanouir en tant que chercheur sans m’encombrer de ces soucis.

Après coup, je me rends compte que j’avais déjà un esprit d’entrepreneur puisque, dans ma précédente entreprise, où je dirigeais le laboratoire de recherche interne, je m’étais fixé comme objectif d’être financièrement autonome du reste de l’entreprise et de trouver les financements me permettant d’avancer sans dépendance.

Au final, c’est la frustration de ne pas pouvoir développer ce que je voulais qui m’a poussé à créer Syllabs. La vision que j’avais de la façon de traiter la langue ne se trouvait nulle part et personne ne voulait l’appliquer. J’ai donc décider de le faire moi-même.

Depuis quand êtes-vous entrepreneur ?
Je me suis lancé dans l’aventure en 2005, même si Syllabs n’a été créée qu’en 2006. Depuis, j’ai l’habitude de dire que les profonds changements que nous avons faits au sein de Syllabs correspondent à la création de 4 entreprises. Nous sommes ainsi passés en mode startup il y a 3 ans en nous concentrons sur deux produits seulement, donc la robot rédaction et avons levé récemment 2 M€.

Quelles difficultés avez-vous rencontré dans cette aventure ?
Il y a énormément de difficultés à créer et gérer une entreprise. Les aspects administratifs sont extrêmement pesants. La responsabilité de devoir assurer des salaires aux personnes qui travaillent avec vous est également très stressante.

D’un point de vue plus spécifique à Syllabs, nous avions beaucoup d’idées et nous avions la force de les mettre en pratique mais il a été relativement difficile au chercheur que j’étais de basculer d’un mode technology first (« solution en recherche de problème ») au mode problem first. L’aventure autour des moteurs de rédaction en est d’ailleurs la preuve. C’est parce que des clients nous ont exposé leur problématique que nous avons créé cette technologie de robot-rédaction qui rencontre maintenant un fort succès.

Enfin, développer une innovation a très fort potentiel mais en avance sur le marché n’est pas quelque chose de simple. Il nous a fallu faire un gros travail d’évangélisation. Cela a fini par porter ses fruits lorsque Le Monde a utilisé notre moteur de rédaction pour traiter les élections départementales (une 1ère mondiale) et a continué à travailler avec nous ensuite. De nombreux médias ont suivi et la notoriété apportée nous a permis de toucher d’autres industries comme l’immobilier avec Guy Hoquet ou le tourisme avec Voyages SNCF.

D’après vous quels sont les facteurs clés de succès pour réussir dans l’entreprenariat ?
Chaque aventure est différente. Si je prends exemple sur mon aventure, je peux parler des facteurs de succès des chercheurs qui deviennent entrepreneurs. L’un des points les plus importants est qu’il ne faut surtout pas être « amoureux » de sa technologie. La technologie n’est qu’un outil. Il est bénéfique d’essayer d’avoir le meilleur outil possible mais seulement en rapport avec les besoins. Aller plus loin que le besoin n’a généralement pas d’intérêt et c’est celui-ci qu’il faut étudier en premier.

Quel mode de financement avez-vous retenu pour lancer votre société ?
La première source de financement est venue de nos premiers clients. Syllabs a été créée le jour où j’ai signé 2 contrats qui nous ont permis de vivre pendant 1 an. Ensuite, le chômage qui permet aux entrepreneurs de se lancer avec un minimum de sécurité pour survivre. Enfin, comme nous avons toujours été sur une démarche de forte innovation, nous avons pu être accompagnés par différents guichets d’aide à l’innovation (l’Europe, BPI France, l’ANR, la DGA, etc.).

S’il n’y en avait qu’un, quel serait le point d’attention à surveiller en priorité lorsqu’on se lance dans l’aventure startup ?
Soi-même ! Une entreprise ne réussit pas sans ses entrepreneurs. Il est fondamental de toujours faire un travail d’introspection, se demander si ce que l’on fait a un sens pour soi et pour les autres, si les points de focus quotidiens sont les bons (ah ! le choc la première fois qu’on joue sa survie pour des problèmes de trésorerie qu’on n’avait pas vu venir…), si la vision à long terme existe et si elle est pertinente, si sa façon de gérer les autres (collaborateurs, clients, etc.) leur apporte ce qu’ils attendent, etc.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait lancer sa propre startup ?
Encore une fois, cela dépend du profil de la personne et du type de startup. Si je reviens sur le profil « chercheur », il est important de comprendre que la raison d’être de l’innovation et de la Recherche en startup n’a rien à voir avec ce que l’on vit dans d’autres types d’entreprises ou dans des laboratoires. Elle n’est qu’un moyen de (mieux) répondre aux besoins des clients.

Site internet
https://syllabs.com/fr/

Linkedin
https://www.linkedin.com/in/loupy/

Twitter
https://twitter.com/cdeloupy


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Vous pouvez retrouver ce livre blanc en téléchargement gratuit sur l’ensemble des plateformes ci-dessous : logo-slideshare logo-calaméo logo-scribdlogo-youscribe logo-wobook  _____________________________________________________________________________

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#PortraitDeStartuper #37 – Syllabs – Claude de Loupy par Sébastien Bourguignon
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Rappel des précédents #PortraitDeStartuper

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#PortraitDeStartuper #36 – Place2Swap – Lucie Soulard & Estefania Larrañaga par Sébastien Bourguignon
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#PortraitDeStartuper #34 – HySiLabs – Pierre-Emmanuel Casanova par Sébastien Bourguignon
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