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#PortraitDeStartuper – Doctrine – Nicolas Bustamante

Comment décririez-vous votre entreprise ?
La mission de Doctrine est d’organiser l’information juridique en la rendant facilement accessible et pertinente pour les professionnels du droit (avocats, magistrats et directions juridiques).

Doctrine est avant tout une jeune entreprise dynamique dont l’obsession est la satisfaction du client. Il est au centre de tous les développements du produit.

D’ailleurs, l’une des valeurs phares de Doctrine est Release Early, Release Often (RERO) and Listen to your Customer. Cela se traduit par le fait de tester et de challenger constamment notre produit par rapport aux retours que nous font les professionnels du droit.

A notre époque, l’information est un avantage compétitif indéniable. Notre mission réside dans le fait de permettre à nos clients d’accéder rapidement et de façon pertinente à toute l’information juridique.

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Pourquoi ce choix de produit / service ?
Un avocat passe son quotidien à faire des recherches juridiques afin de trouver telle ou telle décision qui va lui faire gagner son affaire. Le problème aujourd’hui est que l’immense majorité des décisions de justice ne sont pas publiques. Les professionnels du droit n’ont en effet accès qu’à une très petite portion des trois millions de décisions rendues chaque année.

Or pour les 68.000 avocats qui exercent en France, la consultation de telle ou de telle information dans le cadre d’une procédure juridique en cours peut avoir un impact déterminant sur le jugement définitif.

Par ailleurs, même quand la recherche aboutit, elle ne correspond pas toujours exactement à la situation précise du client que défend l’avocat.

Pour remédier à ce problème, Doctrine a choisi de rendre accessible et pertinente l’information juridique grâce à une solution d’intelligence artificielle.

Quels sont vos ambitions, vos objectifs pour votre entreprise ?
Doctrine œuvre au quotidien pour ouvrir et rendre le droit transparent. Notre ambition est de devenir un acteur mondial de l’information juridique en continuant à développer les outils et les solutions dont les professionnels du droit ont besoin. Pour ce faire, nous continuons à recruter massivement. En seulement deux ans nous avons réussi à passer de 3 à 70 employés chez Doctrine. Notre ambition est de doubler ce nombre en 2019 et de conquérir le marché britannique d’ici la fin de l’année.

Pour postuler chez Doctrine c’est ici https://jobs.lever.co/doctrine

Comment vous décririez-vous en tant qu’entrepreneur ?
L’entrepreneur est d’abord un Doer-in-Chief et c’est ce que nous avons été avec Antoine et Raphaël aux débuts de Doctrine. Pour ma part, durant les premiers mois de Doctrine, j’étais à la fois le seul commercial, le seul customer success manager et le seul comptable de la boîte. J’aime mettre la main à la pâte et accumuler le plus de connaissances possibles sur des sujets que je ne maîtrise pas au départ.

Les deux levées de fonds nous ont permis de recruter et déléguer au maximum à des personnes plus expertes que moi sur différents sujets.

J’essaye désormais de rester le plus proche possible de mes collaborateurs en leur posant des questions sur leurs sujets au quotidien et en prenant du temps avec chacun afin de comprendre sur quelles problématiques je peux les appuyer.

De “Doer-in-Chief”, je suis passé à “Company-Builder-in-Chief

Quelle est votre formation initiale ?
J’ai suivi les classes préparatoires afin de rentrer à l’École Normale Supérieure (ENS) en droit et en économie puis je suis parti suivre un programme entrepreneurial à Berkeley, aux États-Unis où j’ai rencontré Antoine Dusséaux, avec qui j’ai fondé Doctrine.

Qu’est-ce qui vous passionne ?
La mission de Doctrine est de remettre en question l’état actuel de toute une profession, de challenger au quotidien le statu quo. Mais attention, nous sommes là pour innover dans l’ensemble du domaine de la recherche juridique et aider les professionnels du droit dans leur quotidien, pas pour casser un marché !

Quel a été votre parcours d’entrepreneur ?
J’avais 21 ans quand j’ai co-fondé Doctrine avec Antoine Dusséaux (CPO et diplômé de Polytechnique) et Raphaël Champeimont (CTO et titulaire d’un Ph. D de l’UPMC), nous voulions suivre le modèle américain de création rapide d’entreprise avec l’envie d’en lancer une aux États-Unis. Finalement nous l’avons fait en France en juin 2016 lorsque, de retour à Paris depuis quelques mois, nous avons lancé Doctrine.

Depuis quand êtes-vous entrepreneur ?
Depuis juin 2016, année du lancement de Doctrine avec Antoine et Raphaël.

Quelles difficultés avez-vous rencontré dans cette aventure ?
Se donner comme mission quotidienne de challenger le statu quo dans un secteur vieux de 200 ans n’est pas chose aisée. On constate que lorsque l’on se lance dans un marché extrêmement concentré, les réactions engendrent des comportements du type “David contre Goliath”, ce qui n’est in fine bénéfique pour personne. Lorsqu’un nouvel acteur numérique entre sur le marché, cela fait peur.

Il faut être dans une relation de construction, de réflexion et d’intelligence collective avec les autres acteurs du marché sinon personne n’y gagnera.

D’après vous quels sont les facteurs clés de succès pour réussir dans l’entreprenariat ?
Lorsque l’on veut créer une entreprise, ce qui importe le plus ce n’est pas la connaissance originelle, le diplôme, le parcours, c’est la capacité d’emmagasiner un maximum de connaissances sur des problématiques données et de s’améliorer au quotidien surtout dans le domaine des nouvelles technologies qui évoluent extrêmement rapidement. D’où le fait de savoir se remettre en question et avancer très rapidement à partir de là.

Quel mode de financement avez-vous retenu pour lancer votre société ?
Après 6 mois et alors que nous n’avions encore aucun client, nous avons réussi à réunir 2 millions d’euros parce que nos investisseurs ont cru en notre projet et en l’équipe.

Grâce à ce premier financement, nous avons pu encore plus nous focaliser sur le client en recrutant les meilleurs développeurs et data scientists pour développer les solutions répondant à ses besoins.

Le projet a pu grandir et nous avons, l’année dernière, franchi un nouveau palier avec une nouvelle levée de fonds de 10 millions d’euros auprès d’Otium Venture et de Xavier Niel.

S’il n’y en avait qu’un, quel serait le point d’attention à surveiller en priorité lorsqu’on se lance dans l’aventure startup ?
Toute startup connaît au moins deux phases distinctes de développement.

Durant la première phase, la société en est à ses premiers pas et le rôle de l’entrepreneur est avant tout un rôle de Doer-in-Chief qui consiste en l’exécution de toutes les positions au sein de la société : bâtir le produit, construire une stratégie marketing, répondre aux clients, s’occuper de la finance etc. Dans cette phase, l’entrepreneur ne délègue pas et la réussite de la boîte est due au seul input de l’entrepreneur qui donne le rythme au reste des employés.

A la fin de la phase 1, la question est de savoir qui est le pilote de cet avion qui commence à décoller. Durant la deuxième phase, l’entrepreneur devient un Company-Builder-in-Chief et doit prendre les commandes de l’avion. Beaucoup d’entrepreneurs ne prennent pas cette décision et l’avion finit par s’écraser.

Le risque de tout entrepreneur est donc de ne pas savoir s’adapter entre la phase 1 et la phase 2 de développement d’une boîte.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait lancer sa propre startup ?
Chacun a des bases prédéfinies, de par son parcours, ses diplômes, son expérience personnelle mais lancer sa propre startup c’est avant tout se remettre constamment en question, ne jamais considérer un sujet comme acquis et toujours assimiler plus de connaissance.

Le plus dur est de se lancer mais il faut juste y aller et ne jamais rien lâcher.

Site internet
https://www.doctrine.fr /

Linkedin
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Twitter
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