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CES 2020 : ce qu’EDF rapporte dans ses bagages

Le Consumer Electronic Show de Las Vegas vient de fermer ses portes avec cette année encore de nombreuses annonces de grands fabricants ou de startups sur des produits innovants que nous allons voir se déployer dans les prochains mois. Du partenariat entre Hyundai et Uber pour le développement d’un nouveau taxi volant à partir de 2028 en passant par la présentation de l’exosquelette du duo Delta Airline et Sarcos Robotics ou encore la solution de création de l’avatar virtuel Neon par Samsung, le futur, qui n’est en fait que demain, n’a jamais autant ressemblé aux romans de science-fiction de notre enfance. Et pourtant, tout cela est bien réel. D’ailleurs les grands groupes ne s’y trompent pas et viennent y sourcer les pépites qui enrichiront leurs offres. C’est le cas d’EDF qui a identifié des tendances, innovations et technologies particulièrement intéressantes dans trois domaines-clés pour le groupe : la smart city, la smart home et la mobilité électrique. Rencontre avec Michel Vanhaesbroucke Directeur d’EDF Pulse Croissance, le fonds d’investissement et incubateur du groupe.

La data, au cœur de la smart city

Dans la SmartCity, s’il y a un point important à retenir c’est que « la valeur n’est pas dans les données produites dans les villes intelligentes mais dans le fait d’avoir une vision agrégée de ce qui se passe. La création de valeur vient de la synthèse de ces données » constate Michel Vanhaesbroucke « et de fait il y a une nécessité à les restituer de la manière la plus visuelle possible pour en faciliter la compréhension et l’exploitation ». Au CES 2020, de nombreuses solutions ont été présentées pour permettre une supervision en temps réel des infrastructures, de la sécurité ou du trafic dans l’espace public. Ainsi, la startup israélienne Waycare a particulièrement marqué les esprits. Sa plateforme permet aux municipalités de tirer parti de l’énorme quantité de données provenant des divers modes de transports, y compris les véhicules connectés et autonomes, pour améliorer la sécurité routière et gérer de manière proactive les routes de la ville. « C’est aussi ce que fait la plateforme MUSE de Citégestion (filiale de Citelum, groupe EDF) sur OnDijon », explique Michel Vanhaesbroucke. « Nous utilisons le numérique pour en tirer une vision agrégée de l’état des services publics. Grâce à cela, Dijon améliore la performance de ses services et le bien-être de ses citoyens tout en réduisant ses coûts et ses sources de consommation. »

Sur la smart home, demain est déjà aujourd’hui

La maison n’aura jamais été autant connectable qu’aujourd’hui. « On a l’impression que ce dont on a toujours rêvé a déjà été inventé » explique Michel Vanhaesbroucke. Les startup mono produits développent chacune une petite part de la maison à connecter. « L’enjeu est l’intégration de ces objets entre eux et à la maison, de proposer un service « sans coutures » au client, comme l’a fait Sowee en France et en Angleterre en passant un accord avec Amazon Alexa ». De fait, la qualité de l’interface homme-machine est un réel facteur de succès de la Smart Home, grandement facilitée par la voix. Prenons l’exemple du frigo, grâce à la collecte de données automatiques, il est capable de déterminer lui-même qu’il est vide. Son propriétaire n’a ainsi plus qu’à commander vocalement ce qu’il souhaite pour le remplir à nouveau. Les « voice bots » représentent un élément de compétition important entre les géants du web. On voit ainsi Amazon et Google extrêmement présents sur de nombreux stands et verticales pour démontrer tous les usages possibles de leurs assistants vocaux.

La mobilité électrique transforme le secteur automobile en profondeur

Les voitures sont ultra présentes au CES avec un espace immense sur le Convention Center, des concept-cars futuristes aux voitures que nous verrons rapidement sur les routes, on vit un réel changement de paradigme. « On observe que les acteurs traditionnels du secteur sont challengés par de nouveaux entrants. Par exemple Sony présente cette année un concept-car, ce sont donc des intégrateurs de technologies et de datas qui sont potentiellement les acteurs du secteur automobile de demain » nous explique Michel Vanhaesbroucke.  Le fait que la voiture soit électrique implique une plus forte intégration électricité / data, ce qui positionne le véhicule sur le plan technologique dans les catégories qui ont une place de choix au CES. Ainsi, si Sony peut présenter une voiture, c’est que le positionnement est en train de changer, même s’ils n’ont pas vocation à devenir des constructeurs, ils tentent de prendre une place de choix dans la compétition pour devenir des intégrateurs et proposer des composants électroniques pour équiper les véhicules électriques et autonomes. « En proportion de la valeur de la voiture, Valéo aura plus de valeur ajoutée sur un véhicule électrique que sur un véhicule thermique comme la gestion de l’énergie, du chauffage, de la climatisation, … » reporte Michel Vanhaesbroucke.

Quelles tendances pour cette édition ?

Le groupe a pu noter des tendances fortes sur des thématiques variées explique Michel Vanhaesbroucke :

• Dans le domaine de l’image avec des écrans 8k chez LG et Samsung bluffants, ou encore des écrans flexibles qui disparaissent dans des dispositifs esthétiques ;
• Dans la santé et le bien-être connectés où tous les axes sont adressés : cabine d’autodiagnostic, siège qui prend des mesures dans la salle d’attente, miroir connecté …. Aujourd’hui toutes ces innovations existent et offrent de nouvelles opportunités pour une première réponse en attendant une visite chez un spécialiste ou un généraliste, en particulier dans les déserts médicaux ;
• La qualité de l’air avec des objets de mesures, suivi ou supervision ;
• Dans l’intelligence artificielle qui se démocratise et se généralise dans tous les domaines. Avec l’explosion des données, le développement de la 5G, des capteurs dans l’industrie 4.0, la smart home ou encore la santé connectée par exemple. Il devient indispensable d’avoir une IA pour traiter et faire la synthèse de toutes ces données. C’est l’IA qui permettra d’apporter de la valeur.

Des partenariats potentiels en vue pour EDF

Pour EDF, participer au CES permet de détecter des solutions innovantes pour accompagner la transition énergétique de ses clients professionnels et particuliers. EDF est en recherche permanente de partenaires, dont des start-up, qui développent des solutions toujours plus poussées pour décarboner les usages et l’économie. « Nous avions identifié 130 startups en amont du CES » explique Michel Vanhaesbroucke. « EDF Pulse Croissance étudiera 22 start-up selon la maturité de leur technologie, le profil des équipes, etc avant d’envisager des partenariats ou des investissements.  EDF veut se positionner dans une logique d’assemblage de pièces de puzzle, comprenant des solutions d’EDF et des solutions externes. »

On le voit, un salon comme le CES de Las Vegas est une réelle opportunité pour les grands groupes pour identifier rapidement, en un seul endroit, l’essence de l’industrie du numérique et des tendances à venir. C’est aussi l’occasion de rencontrer rapidement et avec agilité de potentiels partenaires qui enrichiront la gamme de produits et services existants.

L’édition 2020 du CES de Las Vegas a encore été riche sans pour autant démontrer de grandes innovations de ruptures. Nous verrons si 2021 fera émerger des solutions révolutionnaires qu’on n’imagine sûrement pas encore aujourd’hui, notamment dans la smart city, la smart home et la mobilité électriques, des domaines clés pour EDF.