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#PortraitDeStartuper – Gatling – Paul-Henri Pillet
Ce portrait est réalisé en partenariat avec STATION F le campus de startups réparti sur 34 000 mètres carrés et situé dans la Halle Freyssinet, à Paris. Il a été créé par Xavier Niel et est dirigé par Roxanne Varza. Il s’agit du plus grand campus de startups au monde.
Comment décririez-vous votre entreprise ?
Gatling est une start-up deep tech car on fait « de la tech pour la tech ». On fait une solution de « test de charge » pour développeurs. Elle sert à tester les applications quand elles commencent à avoir de l’audience. Cela permet d’éviter les crashs.
On est tech, parce que c’est un sujet que vous traitez de manière tech, mais les implications sont business pour les organisations. Bref, la culture de notre équipe est très tech mais tout le monde touche nécessairement un peu à tout.
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Pourquoi ce choix de produit / service ?
Au départ, je voulais travailler avec un scientifique. Je suis issu d’une famille de scientifiques, principalement des chercheurs. C’est un milieu que je connais bien et j’ai été très tôt initié aux problèmes de la « valorisation » de la recherche. Je voulais aller sur le plateau de Saclay et trouver quelqu’un avec une bonne idée. Le hasard m’a fait rencontrer à ce moment-là mon associé et m’a orienté vers l’informatique. Je restais sur une problématique de valorisation de la R&D, qui plus est sur un logiciel « open-source ». Bref, c’est l’articulation entre l’innovation et son financement qui m’a d’abord intéressé.
Quels sont vos ambitions, vos objectifs pour votre entreprise ?
On souhaite devenir un géant du numérique français, c’est-à-dire maintenir un modèle économique performant, afin de continuer à créer des projets à très forte valeur technologique ajoutée.
Comment vous décririez-vous en tant qu’entrepreneur ?
Observateur. Je passe beaucoup de temps à observer et étudier les gens, les processus, les offres, les sociétés. Il faut capitaliser sur l’expérience d’autrui.
Quelle est votre formation initiale ?
Ma formation initiale n’a rien à voir avec la tech, mais je suis un touche-à-tout : lettres classiques puis HEC, et en parallèle du droit et des sciences politiques. Je ne tiens pas en place, donc découvrir un nouveau domaine, je le voyais davantage comme un plaisir que comme un challenge.
Qu’est-ce qui vous passionne ?
Ce qui me passionne, c’est mêler réflexion et action. Réfléchir à valoriser de la R&D et, simultanément, implémenter une stratégie de valorisation. Les deux se nourrissent mutuellement.
Quel a été votre parcours d’entrepreneur ?
C’est ma première expérience en tant qu’entrepreneur. Je me suis lancé après l’école de commerce, je ne voulais pas attendre de faire 5 ans en Conseil ou en Finance avant de lancer ma propre start-up.
Depuis quand êtes-vous entrepreneur ?
Depuis ma sortie d’école de commerce, même si l’idée de travailler en start-up n’est pas arrivée très longtemps avant. Je voulais passer les concours de la fonction publique et servir l’intérêt général. Au hasard des rencontres, je me suis rendu compte que l’on pouvait servir son pays, son écosystème, probablement avec plus d’efficacité en devenant entrepreneur.
Quelles difficultés avez-vous rencontré dans cette aventure ?
Il y a eu 3 étapes. D’abord comprendre le produit. Le test de charge est une discipline encore expérimentale dans les organisations. Il y a peu de littérature sur le projet, et encore moins d’effort de vulgarisation. J’ai dû constituer moi-même une base de connaissance sur le sujet.
La deuxième étape est : trouver le business model. Sans doute le moment où l’on a le plus envie de jeter l’éponge. On y va à tâtons, sans savoir si on trouvera. Le tout en gérant les finances de la société, qui ne sont pas au beau fixe.
Aujourd’hui, notre difficulté est le management, comme beaucoup de start-ups. C’est un boulot à temps plein et c’est difficile à admettre quand on a été pendant plusieurs années au cœur des opérations.
D’après vous quels sont les facteurs clés de succès pour réussir dans l’entreprenariat ?
Pour moi, il y en a 3 : la chance, la résilience et la croyance.
La chance, il faut bien l’admettre, joue un rôle important. Il faut tenter sa chance au maximum, au quotidien. On ne sait jamais ce qui peut arriver.
La résilience, parce que les résultats arrivent souvent d’un coup, au bout de plusieurs mois, voire plusieurs années. On m’a de nombreuses fois conseillé d’aller faire autre chose, au moment où nous avions le plus de difficultés. Ce serait faux et présomptueux de dire que ces personnes se sont trompés à l’époque. La seule chose que je peux dire, c’est que j’ai trouvé les ressources nécessaires pour continuer et que la situation a radicalement changé. Lorsque l’on me demande aujourd’hui quelles solutions ont été déterminantes à cette époque pour surmonter nos difficultés, je ne sais pas répondre.
La croyance : il faut une conviction forte dans ce que vous faites, sinon à la moindre difficulté, vous ou votre équipe flanche. Nous, ce qui nous porte, c’est l’idée de créer une boîte technologique exigeante.
Quel mode de financement avez-vous retenu pour lancer votre société ?
On a bénéficié de financement corporate pour lancer l’activité. Financer de la deep tech n’est pas évident. Le faire avec des acteurs qui connaissent les aléas de ce type de R&D pour l’avoir déjà pratiquée nous a vraiment facilité la tâche. Aujourd’hui, nous cherchons à lever des fonds auprès de VCs pour booster notre développement.
S’il n’y en avait qu’un, quel serait le point d’attention à surveiller en priorité lorsqu’on se lance dans l’aventure startup ?
On se focalise souvent sur la « bonne idée » avant de lancer une start-up. C’est une erreur. Je me suis lancé avec l’idée de quelqu’un d’autre. Les bonnes idées courent les rues. Mais ceux qui les mettent en œuvre sont rare. Il faut donc trouver la ou les bonnes personnes pour nous accompagner dans cette aventure. On forme un binôme avec mon associé : un sur la partie business et un sur la partie tech. Sur la partie tech, je lui fais confiance les yeux fermés.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait lancer sa propre startup ?
Les choses prennent toujours plus de temps que prévu. Il faut prendre le temps de construire quelque chose et d’évoluer soi-même. Le hasard et la chance jouent bien évidemment un rôle énorme, mais sans résilience, vous ne tentez pas la chance.
Site internet
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#PortraitDeStartuper #64 – Gatling – Paul-Henri Pillet par Sébastien Bourguignon
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Rappel des précédents #PortraitDeStartuper
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