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#PortraitDeStartuper – Keradom – Lucas Fialaire

Comment décririez-vous votre entreprise ?
Comme n’importe quelle entreprise qui se lance depuis moins d’un an. On a tout à créer, on se fixe de gros objectifs, on est portés par des idéaux un peu chevaleresques, on est persuadés de pouvoir révolutionner le marché, on donne tout sans savoir où cela va vraiment nous mener… bref, on est une startup !

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Paris&Co
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Pourquoi ce choix de produit / service ?
Keradom est la seule plateforme de mise en relation gratuite et directe entre des familles et des intervenants à domicile.

L’idée originelle remonte à avril 2018. Au même moment, ma grand-mère paternelle et mon grand-père maternel, tous les deux vivant seuls, ont eu des problèmes de santé assez inquiétants. Mes parents ont alors compris qu’il fallait trouver des aides à domicile pour s’occuper d’eux. Problème : ils ne savaient pas vraiment vers qui s’adresser et comment ils pourraient gérer ça à distance.

Donc au départ, Keradom a été pensé pour accompagner les personnes âgées et leur famille. Pour permettre à mes parents de trouver sur Internet une auxiliaire de vie pour s’occuper de mes grands-parents et ce alors même qu’ils n’habitent pas à côté, de s’assurer que l’intervenant était une personne digne de confiance, de suivre les heures effectuées, de gérer les paiements, de répertorier tous les documents administratifs et surtout de les tenir informés de l’état de forme de leurs parents…

Très vite, on s’est rendu compte que le secteur des services à la personne était fragilisé par des problèmes structurels et ceux qui en souffrent le plus sont les intervenants eux-mêmes. Nous avons interviewé plus de 500 intervenants et ce qui ressort très nettement c’est le manque de valorisation de leur travail : une faible rémunération, de grandes amplitudes horaires, beaucoup de kilomètres à parcourir, peu de reconnaissance. Fort de ce constat, nous avons décidé de faire bouger les lignes pour tous les intervenants à domicile, quelle que soit leur spécialité.

On a donc pensé Keradom pour tous les besoins de la famille : garde d’enfants, entretien du logement, assistance aux personnes âgées.

Quels sont vos ambitions, vos objectifs pour votre entreprise ?
Chez Keradom nous promouvons un cercle vertueux où les intervenants fixent eux-mêmes leurs tarifs et où les familles contractent en direct avec eux et n’ont à payer aucune commission à un organisme tiers. La plateforme réunit offre et demande au niveau local et permet à tous d’être gagnant financièrement.

Notre ambition est simple : faire profiter à un maximum de gens cette mise en relation directe. La France compte 4,4 millions de particuliers consommateurs de services à domicile et 1,2 million d’intervenants professionnels. Notre objectif ? Le voici !

Comment vous décririez-vous en tant qu’entrepreneur ?
Comme quelqu’un qui a eu beaucoup de chance ! D’abord, j’ai eu la chance d’avoir une famille qui m’a offert une éducation et une enfance merveilleuses où je me suis parfaitement épanoui. D’avoir toujours été soutenu par mes proches, dans les bons moments comme dans les mauvais. D’avoir croisé des personnes brillantes et attentionnées dont je me suis beaucoup inspiré. D’avoir eu, dans ma précédente entreprise et dans celle-ci, deux associés extra qui m’ont tiré vers le haut et sur lesquels j’ai toujours pu compter.

Quelle est votre formation initiale ?
J’ai commencé par des études en maths appliquées finance, puis j’ai bifurqué pour faire une licence de droit et ressources humaines, avant de terminer par un master en économie et gestion. Je remercie d’ailleurs l’université française de permettre à des épicuriens comme moi de tester autant de matières !

Après, je dois avouer que les études n’étaient pas ma priorité ! J’ai eu la chance de pouvoir intégrer dès le lycée le cursus de sportif de haut niveau – rugby – et c’est ce qui a prédestiné beaucoup de choses dans mon parcours jusqu’à ce que je range les crampons à 23 ans.

Qu’est-ce qui vous passionne ?
Beaucoup de choses ! Particulièrement l’Histoire, la politique et la géopolitique. Pas grand-chose à voir avec ce que je fais au jour le jour mais quand on y regarde, ce qui est passionnant dans l’Histoire ou la Politique, ce sont les aventures humaines victorieuses qui marquent leur temps. Attention, je ne compare pas les startupers à nos héros qui ont marqué l’Histoire ! Mais je retrouve dans beaucoup d’aventures entrepreneuriales les mêmes notions d’ambition, de challenge, de défis collectifs… voir même d’esprit chevaleresque (toute proportion gardée !).

Quel a été votre parcours d’entrepreneur ?
A 24 ans j’ai cofondé l’entreprise Cheerz Live qui au départ s’appelait Wizito avant d’être rachetée par Cheerz. Avec Lorenzo Caliandro, nous avons créé la première borne connectée capable d’imprimer instantanément les photos de votre smartphone. Ça a été une expérience aussi riche en enseignements qu’en rencontres ! On a d’abord connu la naïveté joyeuse du startuper débutant. Où le moindre article de presse et la moindre interview télé vous suffisent pour oublier vos objectifs financiers. Ensuite, on a connu les méandres de l’exil solitaire où votre produit ne rencontre finalement pas son acheteur. Puis la quasi faillite où, et c’est peu de lui rendre hommage, sans Lorenzo, j’aurais probablement jeté l’éponge.

Finalement, Antoine Le Conte et Aurélien De Meaux – co-founders de Cheerz – nous ont proposé un partenariat commercial pour voir si nos deux startups y trouveraient un intérêt. Ils nous ont mis le pied à l’étrier en nous permettant de commercialiser notre solution en utilisant leur marque (Cheerz Live) et en finançant une partie de notre développement. Ce bien sûr en échange de juteux royalties jusqu’à ce qu’ils nous rachètent et nous gardent, Lorenzo et moi, comme dirigeants. Grâce à leur coup de pouce et leur mentorat, à l’abnégation de Lorenzo et à la qualité des 15 collaborateurs que nous avons depuis recrutés, j’ai eu le plaisir de quitter Cheerz Live en janvier 2019 avec un CA de plusieurs millions d’euros et un REX à 15%. Plutôt pas mal pour une startup de 4 ans !

Depuis quand êtes-vous entrepreneur ?
Depuis l’âge de 13 ans où je menais un business très rentable de vente d’œufs frais ! J’avais 18 poules qui pondaient avec autant de frénésie que ma grand-mère et ma grand-tante démarchaient commercialement leurs amies pour leur faire acheter mes œufs !

Quelles difficultés avez-vous rencontré dans cette aventure ?
Dans l’aventure Wizito / Cheerz Live, les principales difficultés que nous avons rencontrées furent liées à notre impréparation. Alors oui, on ne sait jamais à quoi s’attendre lorsqu’on crée une activité. Mais le problème c’est qu’à l’époque, on pensait que l’on savait ! Entre le moment où l’on a créé Wizito et le moment où Cheerz Live est devenu un business, on a pivoté 2 fois. D’abord parce qu’on s’était planté de marché et ensuite parce qu’on s’était planté de produit ! Ce qui nous a permis de nous en sortir, ce n’est pas notre capacité d’anticipation – qui est souvent rare pour de jeunes novices en prise avec leur première aventure professionnelle – c’est notre capacité à rebondir et à nous adapter. Plutôt que de prévoir les 150 scénarios qui ne se produiront de toute façon jamais, autant s’y attendre et être en mesure de s’adapter le mieux possible. Le problème, c’est que quand tu sors du cours “Création d’entreprise” de ton école ou de ta fac, tu penses que ce sera aussi simple que la présentation Powerpoint que ton prof t’a projetée. Même s’il t’a bien dit que ce ne serait pas le cas (et souvent, il te laisse penser que si !).

Et puis, il y’a aussi l’ascenseur émotionnel. C’est peut-être enfoncer des portes ouvertes que de dire ça mais c’est vrai : diriger une société, petite, moyenne, grosse, innovante, traditionnelle, à Paris ou dans le Larzac, c’est épuisant physiquement, moralement et émotionnellement ! D’où l’importance d’être bien préparé – un peu comme avant une épreuve sportive – et de pouvoir s’appuyer sur des personnes de confiance et de qualité.

Un ami, entrepreneur lui aussi, me disait récemment “Si je devais résumer ma vie de dirigeant, je dirais que c’est 5 nouvelles par jour : 4 mauvaises et 1 bonne qui suffit à faire oublier les 4 autres !”.

D’après vous quels sont les facteurs clés de succès pour réussir dans l’entreprenariat ?
Avoir envie. Faire preuve d’humilité (pas toujours facile !). Se remettre quotidiennement en question. S’entourer des meilleurs. Savoir déléguer. Insuffler votre motivation à l’ensemble de vos collaborateurs. Mettre du cœur à l’ouvrage.

Quel mode de financement avez-vous retenu pour lancer votre société ?
Love money et business angels.

S’il n’y en avait qu’un, quel serait le point d’attention à surveiller en priorité lorsqu’on se lance dans l’aventure startup ?
Votre compte bancaire !

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait lancer sa propre startup ?
De se demander pourquoi il veut lancer sa startup.

Pour l’argent ? Pour la reconnaissance ? Parce que c’est tendance ? Pour avoir plus de liberté ? Pour le plaisir de travailler avec des amis ? Parce qu’il veut révolutionner le monde / un secteur ?

Ça peut-être rien de tout ça ou tout à la fois. Il n’y a pas une ou plusieurs bonnes ou mauvaises raisons. Le tout, c’est de savoir pourquoi on veut le faire car bien souvent, cela nous évite par la suite beaucoup de déconvenues !

Site internet
https://www.keradom.fr

Linkedin
https://www.linkedin.com/in/lucasfialaire/

Twitter
https://twitter.com/LucasFialaire


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Vous pouvez retrouver ce livre blanc en téléchargement gratuit sur l’ensemble des plateformes ci-dessous : logo-slideshare logo-calaméo logo-scribdlogo-youscribe logo-wobook  _____________________________________________________________________________

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