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#PortraitDeStartuper – SmartProfile – Julien Musso
Comment décririez-vous votre entreprise ?
La société NSP que j’ai co-fondé en 1999 apporte des solutions permettant aux entreprises de mieux connaitre leur client et de communiquer de manière personnalisée et intelligente auprès de leurs clients pour les fidéliser et auprès de prospects pour les transformer.
L’entreprise édite une suite de Data Driven Marketing SmartProfile permettant de collecter des données multi-sources, de les entreposer, les analyser et d’activer des campagnes cross canal de manière totalement personnalisée.
Nous apportons nos 18 ans d’expertise à nos clients pour leur apporter une solution sur mesure au travers de conseil et d’accompagnement au quotidien à l’utilisation de nos solutions.
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Pourquoi ce choix de produit / service ?
Lorsque j’ai créé la société fin 1999 avec mes 2 associés, nous avions une envie débordante d’entreprendre dans ce secteur qu’on appelait à l’époque les NTIC (Nouvelles technologies de l’information et de la communication).
Persuadé que nous avions de la valeur à proposer autour des nouveaux services proposés sur Internet nous avions une liste de projets diverses et variés et autant de noms de domaines achetés pour mener à bien ces projets.
C’est finalement sur un projet de Cash back que l’aventure a réellement démarré, concept qui commençait à bien décoller aux US. Le portail Kapoo.com était né aux débuts des années 2000, premier site français où les internautes étaient récompensés pour leur fidélité non plus en points mais en cash. Avec le slogan « du cash à chaque achat » le site a séduit quelques dizaines de milliers d’internautes et des e-commerçants comme Alapage, Marcopoly, Bol, Interflora, père noël,…
Le réel plus de notre offre était notre capacité à proposer des offres sur mesure sur le site en « tête de gondole » et dans nos newsletters en fonction du comportement de surf et de clics des membres.
Très vite les e-commerçants partenaires nous ont fait part de leur intérêt pas tant pour la communauté mais pour la technologie de tracking et de push marketing multicanal personnalisé. C’est assez naturellement que nous avons effectué un pivot en mettant de côté la partie communautaire et en nous concentrant sur ce qui est infinie notre réel ADN : la conception, le développement de solutions de marketing digital sur mesure. La solution de Data Driven Marketing SmartProfile est ainsi née avec l’ambition de réconcilier la data éparpillée de nos clients pour leur permettre après analyse de mieux connaitre et comprendre leurs clients et d’activer des campagnes cross canal réellement personnalisées.
Quels sont vos ambitions, vos objectifs pour votre entreprise ?
L’objectif aujourd’hui est d’aller plus loin en termes d’innovation notamment autour de l’IA. La capacité de traiter la multiplicité et l’hétérogénéité des données clients de manière intelligente avec le consentement du client et dans le respect de son intérêt me parait clé pour les années à venir. Nous avons pour cela passé un partenariat avec l’INRIA dans le machine learning pour développer des algorithmes de classification intelligents.
Notre ambition est de devenir un acteur européen majeur dans le traitement de la donnée marketing et l’activation de campagnes intelligentes et réellement one to one dans les années à venir. Nous devons avoir des acteurs européens capable de concurrencer des sociétés comme Adobe sur la partie marketing et ainsi proposer une réelle alternative aussi bien aux PME qu’aux grands groupes.
Cela devra passer par une levée de fonds et un changement de braquet pour nous permettre de mieux diffuser notre offre et de l’enrichir, un beau challenge pour une société qui vient d’atteindre tout juste sa majorité !
Comment vous décririez-vous en tant qu’entrepreneur ?
Question difficile, il y a toujours un décalage entre la personne qu’on pense être, celle que les autres perçoivent et celle qu’on est vraiment. Je pense être un entrepreneur passionné par ce qu’il fait, seul réel leitmotiv pour tenir la barre durablement malgré les tempêtes. Pugnace et déterminé dans ce que j’entreprends, j’ai appris à encaisser les coups et ne jamais baisser les bras, un enseignement qui me vient aussi des heures passés en entrainement de boxe.
Enfin une définition qui j’espère est aussi partagée par ce que j’ai côtoyé durant ses 18 ans, collaborateurs partenaires ou clients est ma capacité d’écoute et remise en question avec toujours la recherche de ce qui est bien et juste pour l’entreprise dans sa globalité et pas forcément pour moi…
Quelle est votre formation initiale ?
J’ai entamé mon cursus par la faculté de sciences économiques à l’université de Nice Sophia Antipolis. La macro économie a été une vrai révélation après des années à m’interroger sur le sens de mes études au lycée.
Mon deug en poche j’ai intégré le programme grande école de Skema, en continuant en parallèle la faculté pour obtenir une licence.
Après quelques années dans l’entreprenariat je suis retourné à l’université de Nice non plus sur les bancs de la fac mais en passant de l’autre côté en tant que professeur vacataire sur les modèles économiques en Master 2 de Stratégie Digital.
Qu’est-ce qui vous passionne ?
S’il ne devait y avoir qu’une chose ce serait les voyages ou plus exactement la découverte que permettent les voyages. Découverte de nouvelles cultures, de nouvelles personnes, de lieux ou de manière de vivre.
Oublier ses repères et ses croyances pour en partager de nouvelles sans préjugés et avec curiosité. Et finalement en s’ouvrant sur les autres et en essayant de voir et de comprendre « comment ça passe » au même moment mais à un autre endroit sur la planète apprendre à se découvrir soi-même.
Mais de temps en temps aussi se confronter à ses propres contradictions comme lors d’un séjour avec les hommes fleurs dans l’archipel des Mentawai à les à les voir profiter pleinement de l’instant présent sans avoir les milliers de questions que nous nous posons et qui nous préoccupent dans le monde moderne…
Quel a été votre parcours d’entrepreneur ?
Quelques passages dans le monde de l’entreprise m’ont convaincu que le salariat n’était pas ce que je voulais faire. Le cheminement a donc été assez rapide, porté par les exemples d’autres entrepreneurs passés par mon école ou dans mon entourage.
Très admiratif d’entrepreneurs à succès dans la liste serait trop longue à énumérer j’ai toujours senti cette fibre entrepreneurial.
Mais l’entrepreneur que j’étais au départ n’est plus celui que je suis aujourd’hui, la vie de l’entreprise, les difficultés, les échecs, les succès et ma vie personnelle ayant modelé l’entrepreneur version 2018.
Depuis quand êtes-vous entrepreneur ?
L’entreprenariat était un projet que je murissais étant étudiant. Après un passage éclair dans le monde de l’entreprise, je me suis lancé dans l’aventure de la création d’entreprise quelques mois après la fin de mes études à 22 ans. La rencontre de mes deux associés et l’effervescence à l’époque de la bulle internet ont conforté ce désir de me lancer dans l’entreprenariat.
La démarche a été finalement assez naturel et facilité par le peu de contraintes que peut avoir un jeune de 22 ans…
Quelles difficultés avez-vous rencontré dans cette aventure ?
La vie d’entrepreneur est loin d’être un long fleuve tranquille, les premières difficultés sont apparues dès la création. Créé une entreprise à 22 ans fin des années 90 de surcroit dans un domaine méconnu alors qu’était Internet m’a valu mes premières passes d’arme avec ma banque qui ne voulait pas entendre parler du projet. Trop jeune, trop novateur et sans un nombre d’exercices suffisants, nous avons eu les plus grandes difficultés à convaincre la banque à nous prêter les quelques dizaines de milliers d’euros pour faire l’acquisition de notre matériel et de nos premiers serveurs.
L’ironie du sort est qu’aujourd’hui à 40 ans avec 18 ans d’ancienneté et sur un marché qui en croissance mais déjà ancien nous avons les reproches inverses : trop vieux, plus assez novateurs et trop d’exercices au compteur….
Mais sans toute les énumérer, les principales difficultés qui ont jalonné notre histoire ont été :
- La nécessité d’effectuer un pivot et de se lancer dans l’édition de logiciel en abandonnant notre projet initial. La meilleure solution après coup mais un pas difficile à franchir à l’époque.
- Une fois notre positionnement clairement identifié et nos premiers clients trouvés c’est un des modules de notre solution qui a été fortement pourvoyeur de CA : le Web analytics. C’était sans compter sur l’arrivée d’un concurrent de taille : Google qui en rachetant un de nos concurrents à lancer en 2006 une solution gratuite pas forcément prise au sérieux par les acteurs du marché à l’époque : Google Analytics. Pour ma part j’y ai vu une réelle menace pour le marché, notre capacité d’innovation, les emplois détruits et surtout les données massivement collectées et mutualisées ne faisant que renforcer la mainmise de Google sur le marché publicitaire. J’ai donc décider d’attaquer Google en justice persuadé qu’il représentait un vrai risque. Peut-être trop tôt (en 2007) et donc vivement critiqué et violemment attaqué à titre personnel sur les forums et les avocats de Google mais c’était un risque que je ne regrette pas d’avoir pris malgré une décision du Tribunal de commerce de Paris qui ne nous a pas été favorable. Cette déconvenue nous aura permis de nous recentrer sur nos modules de campagnes de marketing cross canal et cela à un moment opportun : la crise des subprimes en 2008.
- De cette nouvelle évolution vient une des principales difficultés que j’ai rencontré à titre personnel. Avec ce nouveau virage nous ne savions pas à quel moment nous pourrions compenser le CA perdu sur le Web Analytics mais avions à l’époque décider d’embaucher un jeune talent qui était en alternance dans notre entreprise. Les résultats escomptés mettant un peu plus de temps à arriver que prévu et la trésorerie fondant rapidement l’idée de ne pouvoir garder Romain avec nous a été un moment difficile à traverser. Nous avons avec mon associé, Hervé Baile, pris la décision de faire les sacrifices nécessaires à titre personnel pour le garder dans l’équipe. Ce pari s’est révélé gagnant puisqu’aujourd’hui Romain est entré dans l’actionnariat de l’entreprise.
Derrière les difficultés rencontrées qui ont été nombreuses il y a donc eu souvent des moments d’intense satisfaction une fois le plus dur derrière nous…
D’après vous quels sont les facteurs clés de succès pour réussir dans l’entreprenariat ?
Peut-être au départ un petit grain de folie et une volonté infaillible de faire avancer et aboutir son projet. La capacité d’affronter les difficultés et tirer le leçons des échecs me paraissent aussi indispensable pour grandir en tant qu’entrepreneur.
L’équipe constituée autour du projet enfin me parait indispensable pour se mettre dans les conditions du succès. Le plus dur pour un entrepreneur est je pense la solitude au quotidien, à la fois dans les choix et les prises de décisions mais aussi dans les tempêtes. Une équipe solide autour de soi capable d’apporter sa pierre à l’édifice de faire prendre du recul et de permettre au projet d’avancer dans le bon sens me parait indispensable.
Quel mode de financement avez-vous retenu pour lancer votre société ?
Le mode de financement s’est un peu imposé à nous par la force des choses. La société a été lancée sur fonds propre fin 1999, nous avons vécu 2 années en nous autofinançant via quelques prestations de service pour développer un proof of concept de notre site de cash back Kapoo.com.
Une fois le site lancé nous avions la volonté de développer l’activité avec une levée de fonds, c’était en 2002 en plein éclatement de la bulle internet. Beaucoup plus complexe de lever des fonds sur ce type de modèle en pleine crise, j’ai préféré me focaliser sur la recherche de clients et de CA.
Cet indépendance capitalistique a certes été un frein dans notre développement mais elle nous a permis de pivoter et de revoir notre stratégie de développement dans les moments plus difficiles.
La vie d’une entreprise n’étant pas figée retourner vers un financement pour accélérer notre croissance est un projet actuellement sur la table…
S’il n’y en avait qu’un, quel serait le point d’attention à surveiller en priorité lorsqu’on se lance dans l’aventure startup ?
Une des questions à se poser est je pense : suis-je en capacité d’exécuter le projet et si non que me manque-t-il ? Des compétences dans un domaine clé, du temps, des ressources financières,.. Le timing était-il le bon par rapport au marché et à ma vie personnelle.
De très bonnes idées portés par des entrepreneurs brillants n’aboutissent pas forcément au succès qu’ils méritent car il manque un petit quelque chose dans l’exécution de leur projet.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait lancer sa propre startup ?
Croire profondément en son projet, se donner les moyens et le temps de réussir. Souvent les hypothèses et les prévisions ne se réalisent pas aussi vite que prévues et surtout par le chemin qui était prévu.
Il faut donc faire savoir prendre du recul par rapport à son projet, être prêt à le faire évoluer. Accepter très tôt de partager son projet et ses idées avec des personnes qui ont un vrai sens critique et qui seront tout en étant bienveillants apporter les critiques et conseils nécessaires pour faire du lancement de votre startup un succès.
Bien choisir son équipe : associés, collaborateurs, membre d’un board ou coach il sont aussi essentiels dans la réussite de votre startup.
Enfin foncer, encore et toujours quel que soit les difficultés !
Site internet
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