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#PortraitDeStartuper – Attestis – Guilhem Ensuque

Ce portrait a été réalisé en partenariat avec BA06, Business Accélérateur de la Côte d’Azur, qui existe depuis 8 ans. Il a accompagné plus de 300 startups avec 100 millions d’Euros de chiffre d’affaires générés et plus de 2 000 emplois créés. BA06, convaincu de la richesse des jeunes « pépites innovantes » à un fort potentiel de croissance sur la région PACA, met toute son énergie à soutenir l’économie et l’emploi du territoire. Grâce à l’accompagnement de BA06, passez du statut de créateur innovant à celui d’entrepreneur avisé.

Comment décririez-vous votre entreprise ?
Attestis est une startup qui s’adresse aux maîtres d’ouvrage dans la construction, c’est à dire les commanditaires de futurs bâtiments encore à construire ou propriétaires de bâtiments à rénover, étendre ou améliorer.

Ils font face à la lourdeur des démarches administratives et à l’insécurité juridique dans le montage de leurs projets, c’est pourquoi nous utilisons tout l’éventail des technologies numériques pour leur faciliter la vie : internet des objets, blockchain, applications mobiles, entre autres.

Nous nous adressons tout autant aux particuliers qu’aux professionnels, pour un marché qui représente près d’un million de chantiers chaque année en France.

Notre premier produit est un système de preuve numérique qui certifie l’affichage des autorisations d’urbanisme (permis de construire, déclarations préalables) grâce à un panneau d’affichage géolocalisé et connecté.

Cette innovation pour laquelle nous avons déposé un brevet permet de couper court à un mal qui hante tous les maîtres d’ouvrage : le recours des tiers.

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Pourquoi ce choix de produit / service ?
La problématique des recours abusifs a été notre première cible pour plusieurs raisons. Tout d’abord c’est une problématique majeure qui met en péril une industrie qui « pèse » 200 milliards d’euros, soit 10% du PIB.

D’après le Ministère de la Cohésion des Territoires (qui reprend les chiffres des instances professionnelles de la construction), ces recours bloquent la construction de 30 à 40.000 logements.

Ensuite, les solutions traditionnelles ne sont pas satisfaisantes. Par exemple, les professionnels font systématiquement appel à un huissier de justice pour constater l’affichage de leurs permis de construire.

Concrètement l’huissier ne fera que 3 passages pour constater l’affichage pendant une période de 2 mois et le maître d’ouvrage ne bénéficiera que d’une « présomption » de la continuité de l’affichage requise par la réglementation.

Or cette présomption de continuité peut facilement être renversée par preuve contraire lors d’un recours contentieux, avec des conséquences désastreuses (blocage du projet, perte de financement …).

Désormais, avec l’avènement de technologies telles que la géolocalisation et l’Internet des Objets, nous sommes en mesure de changer cette situation.

Notre panneau connecté est en effet la seule solution qui apporte la preuve de la continuité de l’affichage.

Quels sont vos ambitions, vos objectifs pour votre entreprise ?
Notre ambition est de sécuriser et faciliter les démarches administratives liées à la construction, de bout en bout, grâce aux technologies du numérique.

A court terme, cette ambition se traduira par le lancement de notre système de preuve d’affichage pour les professionnels de la construction et les particuliers, en partenariat avec des prescripteurs tels que les notaires ou les architectes.

A moyen/long terme, nous visons de devenir un acteur visible de la transformation numérique dans la construction, en nous développant à l’international et en élargissant notre gamme de services à d’autres problématiques que rencontrent les maîtres d’ouvrage.

Comment vous décririez-vous en tant qu’entrepreneur ?
Humain avant tout, parce que sans une équipe de co-fondateurs et de collaborateurs qui se sentent bien, je pense qu’il est impossible de surmonter les obstacles nécessaires au succès d’une startup, quelles que soient les qualités d’innovation ou de technologie du produit.

Individuellement, mon parcours m’a permis de vivre tous les stades dans la vie d’une société, et je tire une certaine confiance des succès auxquels j’ai pu contribuer par le passé; mais également -et surtout- des leçons que je peux tirer des erreurs que j’ai pu commettre.

Quelle est votre formation initiale ?
Je suis ingénieur de formation, issu de l’INSA de Toulouse spécialité Génie Physique. J’ai ensuite complété ce diplôme par deux Masters of Science effectués en immersion au Royaume-Uni: l’un en physique des lasers à l’Université d’Essex grâce au programme ERASMUS, l’autre en Télécommunications à University College London (UCL) en parallèle avec mon premier poste d’ingénieur de recherche chez British Telecom.

Je retiens de ma formation initiale en physique la rigueur scientifique et la curiosité d’esprit précieuses pour la création de produits innovants.

Mon expérience relativement précoce du monde anglo-saxon m’a aussi permis de gagner rapidement confiance dans mes capacités à prendre des responsabilités, bien plus vite qu’il n’aurait été possible en France à l’époque.

Mais à mon âge (43 ans), plus de 20 ans après, la formation initiale n’a qu’une importance relative.

Qu’est-ce qui vous passionne ?
La création de produit. Un produit c’est la rencontre magique entre les besoins non satisfaits des utilisateurs ou clients que l’on a su identifier dans un marché, et les capacités uniques d’une équipe que l’on a su rassembler autour de l’idée un peu folle que l’on va faire les choses différemment de ce qui se faisait avant. J’aime mener les idées de leur début à leur concrétisation.

Quel a été votre parcours d’entrepreneur ? Depuis quand êtes-vous entrepreneur ?
Techniquement, je suis un débutant : Attestis est la première société que j’ai fondée, et elle n’est immatriculée que depuis août 2017!

Cependant j’ai derrière moi plus de 20 ans d’expérience dans la création de nouveaux produits technologiques, dans des grands groupes tels que BT ou Alcatel-Lucent; ainsi que dans des startups comme OpenPlug, Alice Systems, ou Wyplay; dans différents postes techniques, commerciaux et managériaux. Je me rappelle encore avec émotion mon premier jour de travail en France, de retour du Royaume-Uni en 1999: on m’a donné un texte qui tenait dans une feuille A4 et on m’a dit: « Guilhem, est-ce que tu peux regarder ? ». 4 ans plus tard j’avais déposé un brevet, monté une équipe de 15 personnes à Sophia Antipolis et le produit avait été vendu à plusieurs grands groupes. En créant Attestis, je retrouve cette émotion de jeunesse.

Une fois la décision prise, mon parcours de créateur a suivi le chemin plutôt bien balisé de la création d’entreprise sur la Côte d’Azur: formation à l’IRCE de Nice, rencontre de mon associé grâce aux nombreux « meetups » d’entrepreneurs organisés par les multiples structures d’accompagnement locales, entrée à l’Incubateur PACA-EST qui nous soutient, nous héberge et nous finance.

Quelles difficultés avez-vous rencontré dans cette aventure ?
La décision la plus difficile a été de franchir la barrière psychologique nécessaire pour quitter volontairement un très bon poste salarié et se jeter « sans filet » du haut de la falaise dans la création d’entreprise.

Enfin « sans filet », tout est relatif … nous avons la chance en France de pouvoir bénéficier de multiples dispositifs d’accompagnement et de financement nationaux, régionaux et locaux qui limitent considérablement le risque réel.

Le revers de la médaille est que -sur la Côte d’Azur tout au moins il n’y a pas de vraie structure de financement d’amorçage capable d’apporter des fonds dès la création d’une société.

Pour les néo-entrepreneurs comme moi, les investisseurs exigent des preuves de valeur toujours plus solides avant de se décider à financer un projet. Nous manquons en France de vrai fonds de « seed equity ».

D’après vous quels sont les facteurs clés de succès pour réussir dans l’entreprenariat ?
Le premier facteur clé de succès est le facteur humain, à la fois sur le plan individuel et sur le plan collectif.

Sur le plan individuel, il faut être capable de tenir la distance. La création est un véritable marathon et j’ai la chance de pouvoir compter sur le soutien de ma compagne et de ma famille. Ce soutien est nécessaire à un bon équilibre mental et affectif, condition sine qua non pour passer les difficultés et incertitudes inhérentes à la création de toute nouvelle entreprise.

Sur le plan collectif, il faut entretenir un réseau de relations, indispensable pour rencontrer ses co-fondateurs et ensuite ouvrir des portes chez les prospects, les prescripteurs, les investisseurs …

Si je n’avais pas rencontré mon associé Olivier, j’aurais je pense renoncé à mon projet. Et sans mon réseau, je ne l’aurai jamais rencontré.

Quel mode de financement avez-vous retenu pour lancer votre société ?
J’ai financé le démarrage de la société sur mes fonds personnels. Nous avons ensuite complété notre financement initial grâce au soutien de l’Incubateur PACA-EST et du dispositif ESA BIC Sud France.

Notre belle performance au concours ESNC 2017 (ex-Galileo Masters), où nous nous sommes classés 3èmes devant plus de 320 autres startups du monde entier, nous a apporté des subsides complémentaires qui nous permettent d’accélérer.

Nous sollicitons actuellement plusieurs autres subventions et prêts d’honneur, auprès d’organismes tels que la Région PACA, BPI France et le Réseau Entreprendre.

Sans oublier le « filet de sécurité » que constitue Pôle Emploi pour les créateurs/dirigeants ex-salariés comme moi.

Ces multiples dispositifs de financement non-dilutif permettent de compenser le manque de « vrai » financement d’amorçage en France.

Nous envisageons de lancer prochainement la première version de notre service de preuve d’affichage des permis de construire afin de générer notre premier chiffre d’affaires et pouvoir envisager une première levée de fonds pour la fin 2018.

S’il n’y en avait qu’un, quel serait le point d’attention à surveiller en priorité lorsqu’on se lance dans l’aventure startup ?
Etre attentif à la réalité du besoin marché, continuellement.

Vous aurez beau avoir la plus belle technologie du monde, s’il n’y a personne pour l’acheter, vous allez dans le mur.

Au début, cela passe obligatoirement par des entretiens qualitatifs avec des clients ou utilisateurs potentiels avant même d’engager la moindre réflexion sur comment développer le produit.

Au fil du développement, il ne faut surtout pas perdre le contact avec le marché ciblé en sollicitant du feedback en continu. En clair : sortez du bureau, faites parler votre marché et écoutez-le !

Il faut être doublement attentif aux signaux faibles, par exemple l’absence de concurrence (signe probable d’une absence de besoin réel dans le marché) ou l’absence de réponse des individus sollicités dans les entretiens qui par politesse ne veulent parfois pas vous froisser par des feedbacks négatifs. Un feedback marché négatif tôt dans la vie de la startup est de loin préférable à une absence de feedback.

Je ne vous parle même pas des créateurs (souvent des ingénieurs comme moi) qui se disent « incompris » et persistent dans une voie « technology push » sans issue …

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait lancer sa propre startup ?
N’hésitez pas ! Allez-y, lancez-vous, le contexte n’a jamais été aussi favorable en France qu’aujourd’hui.

Site internet
https://www.attestis.com

Linkedin
https://www.linkedin.com/in/gensuque/

Twitter
https://twitter.com/ProductChef


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