[100 #PortraitDeStartuper] Extrait – Guillaume Dupont – CapHorn Invest

100 #PortraitDeStartuper – Extrait – Guillaume Dupont – CapHorn Invest

Le capital risque (« venture capital ») en France

Une niche en pleine mutation !

Tout l’environnement « tech » et « startup » français évolue à grande vitesse. Les investisseurs spécialisés (les VCs ou « venture capitalists ») n’échappent pas à ce mouvement.

Nous sommes peu d’acteurs. Une cinquantaine (en comptant large) de sociétés environ sont actives avec des fonds de plus de 100M€ investis en Série A/B en capital risque en France. Elles ont des équipes de 5 à 10 investisseurs. Cette niche vit depuis quelques années des profonds et multiples changements et c’est passionnant à suivre de l’intérieur !

De plus en plus d’acteurs financent l’innovation française

De nouveaux acteurs spécialisés ont émergé sur les dernières années (Isai, CapHorn Invest, Hi Innov, Daphni, One Ragtime…) et ce mouvement s’accélère. De multiples nouveaux projets avec chacun leurs particularités et approches se lancent. Les business angels, notamment des entrepreneurs ayant réussi et investissant des montants de plus de 50k€, sont de plus en plus actifs, tout comme les plateformes de crowdfunding (Anaxago ou Fundme). Les fonds étrangers tels que Runa, Accel ou Point 9 se joignent au mouvement et s’intéressent de plus en plus aux pépites françaises. Les industriels sont de retour comme investisseurs dans les startups (c’est ce qu’on appelle le « corporate venture ») que ce soit en direct comme Axa, Maif ou Norauto avec ViaID ou bien via des fonds. Et enfin plusieurs structures d’accompagnements ou accélérateurs tels qu’Axeleo créent ou s’adossent à des fonds. Certains fonds historiques (Partech, Iris, ou Cathay par exemple) lèvent aussi des gros fonds (300M€) investissant dans des sociétés plus matures (« late stage »).

C’est l’effervescence.

Ces mouvements et nouveaux venus obligent tout le système à se remettre en question et à évoluer. Il y a une prise en main collective avec des initiatives comme France Digitale qui permettent au métier d’être plus visible et plus représenté aux côtés des entrepreneurs.

De vraies différences se créent entre les fonds de VC

Les équipes sont renouvelées et notamment rajeunies et féminisées (il y a encore du chemin à faire en matière de diversité), elles accueillent des profils aux parcours plus opérationnels.

Les VCs historiquement plutôt discrets se sont lancés dans la communication et le branding. Beaucoup d’entre eux annoncent qu’ils sont « un fonds pas comme les autres », expliquant leurs particularités, intervenant dans les médias ou produisant du contenu ouvert (comme je le fais là).

Au-delà du traditionnel support apporté aux participations sur la stratégie et la gestion de moments critiques (Cessions, Acquisitions, évolution des équipes de direction), les VCs fournissent de plus en plus de support aux entrepreneurs qu’ils accompagnent. Sur ce point on passe du discours et du marketing à la réalité opérationnelle. Plusieurs VCs se sont constitués en rassemblant ou en s’appuyant sur de puissants réseaux qu’ils mettent à disposition de leurs participations. Isai avec les entrepreneurs de l’internet et CapHorn Invest avec les dirigeants de l’industrie traditionnelle en sont les exemples les plus marquants. Dans la lignée de ce que peuvent pratiquer de manière massive aux Etats Unis des acteurs comme Andreessen Horowitz, de plus en plus de VCs intègrent dans leurs équipes des personnes qui viennent en support de leurs participations sur divers sujets : les ressources humaines (Comme chez Breega par exemple), le business development (chez CapHorn Invest par exemple), ou encore la finance (chez Serena notamment). Ces offres complémentaires aux entrepreneurs financés semblent très appréciées et vont continuer à se développer.

Les VCs affirment de plus en plus des positionnements stratégiques (Orienté usage (Daphni), Internet (Isai), B2B (CapHorn), Deeptech (Omnes), …) et vont jusqu’à lever des fonds spécialisés sur des thématiques (DATA comme Serena) ou verticaux pour canaliser les intérêts des industriels du secteur (FinTech, Insurtech…).  C’est un point intéressant !

Dernier élément, l’ouverture internationale est de plus en plus marquée chez l’ensemble des acteurs. Certains vont encore plus loin et en font un élément de différentiation soit du point de vue de l’investissement en apportant une diversification géographique soit pour leurs participations en ouvrant d’autres réseaux à l’étranger que ce soit business, de relais de financement ou M&A. A titre d’illustration sur la démarche internationale, on peut citer des acteurs comme Cathay vers l’Asie, Ventech (en Allemagne, Chine et en Turquie), Iris (sur le marché allemand en partenariat), ou plus récemment Korelya qui ouvre un nouveau lien avec la Corée.

Une ambition renforcée chez les entrepreneurs et les VCs

Les stratégies évoluent. La taille des tours et les ambitions (tous stades confondus) ont tendance à augmenter. Ce mouvement se justifie par des équipes d’entrepreneurs plus solides, une capacité des startups à recruter des talents et à se déployer à l’international, qui s’est considérablement améliorée, une capacité à refinancer des sociétés aux stratégies agressives et très ambitieuses facilitée (notamment par l’arrivée des acteurs étrangers) et enfin un environnement de cession de ces sociétés qui bouge lui aussi beaucoup et qui est marqué par de plus en plus de très belles opérations d’acquisition (Compte Nickel, Captain Train, Zenly…) ou introduction en bourse (Talentsoft par exemple). Il y a bien sûr quelques accidents mais aussi de très belles histoires en cours qui ne sont pas forcément encore toutes visibles…

Il y a donc beaucoup de mouvements récents et rapides dans un métier aux cycles longs (un fonds de capital-risque dure traditionnellement 10 ans). C’est un marqueur de plus de la maturation de l’écosystème entrepreneurial français et on peut espérer qu’il verra émerger des succès de plus en plus fréquents et de plus en plus gros. C’est la tendance et elle ne demande qu’à être confirmée !


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Guillaume est fondateur et partner de CapHorn Invest. Il est administrateur des sociétés : Adents, Avob, Deolan, Intercloud, Milibris et Wizbii.

Guillaume est diplômé de l’Ecole Polytechnique et Stanford et a débuté sa carrière dans l’équipe capital risque du Crédit Agricole Private Equity avant de rejoindre Schneider Electric Ventures.

CapHorn Invest est un fonds de capital-risque indépendant qui a pour investisseurs plus de 250 dirigeants d’entreprise et membres de familles industrielles activement mis à contribution et gère actuellement 180M€.

Site : http://www.caphorninvest.fr
Twitter : https://twitter.com/dupont_gu
LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/guillaume-dupont-98a619/


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